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Attention, spoilers
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The Handmaid's tale, rendue à sa 4ème saison, n'a rien perdu en qualité. De ses acteurs et actrices impeccables en passant par sa réalisation soignée, de son propos percutant à son écriture toujours juste, elle s'impose à chaque saison comme une série de grande qualité. Pas de celle que l'on regarde pour se détendre, honnêtement, car on en bave un peu et il y a des moments où il faut s'accrocher, mais c'est une série qui marque, qui donne à réfléchir et ce même lorsqu'on l'a terminé.
Dans cette saison, après le coup d'éclat des 86 enfants « volés » à Gilead et envoyés au Canada, on va découvrir encore plus le monde extérieur, en l'occurrence le Canada, après avoir bien exploré la société de Gilead. On va s'attacher à nous montrer « l'après », la vie de ceux qui s'en sont sortis, après des années passées dans ce pays aux mœurs moyenâgeuses... Et c'est clairement la seconde partie de la saison qui est la plus intéressante, à ce titre. La première étant selon moi, de moindre qualité.
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Il y a les fameux enfants, tout d'abord. Rendus à leurs familles, ils n'ont pourtant rien connu d'autre que Gilead ou alors ils étaient si petits qu'ils ne s'en rappellent pas. Et voilà qu'ils se retrouvent avec leurs véritables familles, qui les appellent par leurs vrais noms et dont la vie est radicalement différente. Et ils ne sont pas heureux. Pour eux, leur vraie famille est à Gilead car c'est de cela qu'ils se souviennent. On imagine le crève-coeur que cela doit être pour des parents, même si c'est tout à fait compréhensible, qu'un jeune enfant n'aie pour référence que ce dont il se rappelle... Et on prend conscience à travers eux, des dégâts sur le long terme aussi, de ces générations qui ont été élevées dans ce pays et dont l'emprise reste intense même au-delà de ses frontières... Cela pose aussi la question de la fille de June et Luke, forcément, qui elle est toujours là-bas et qui à mesure que le temps passe, ne se souvient plus de ses parents, jusqu'à être effrayée par sa propre mère... Même si June parvenait à la récupérer d'ici la fin de la série, la question reste posée, de savoir si elle pourra la récupérer entièrement, véritablement...
En milieu de saison, enfin, c'est June elle-même qui finit par être sauvée et amenée au Canada. On n'y croyait plus, tant elle a failli plus d'une fois s'en sortir, et pourtant ça y est, elle retrouve Moira et Luke, ainsi que Nichole... En peu d'épisodes, on perçoit parfaitement son trouble, Elisabeth Moss étant toujours aussi excellente... Il y a le désir d'y retourner pour sauver son autre enfant, Hannah, cette culpabilité face à son mari, de ne pas avoir pu la sauver... Evidemment toutes les violences subies, qui font qu'il est difficile de retrouver une intimité « normale » avec cet homme qu'elle a tant aimé... Et puis il y a Nick, le père de sa 2ème fille qui a tant fait pour elle et pour qui elle a des sentiments... C'est comme si June luttait plus, d'une certaine manière, au Canada en étant libre, qu'à Gilead. Luke est tout à la joie de retrouver sa femme et se montre patient, compréhensif, désireux de l'aider au mieux et de savoir ce qu'elle a subi pour aller de l'avant, mais finalement il n'y a rien qu'il puisse faire et on comprend vite qu'il ne pourra retrouver « sa » June, celle d'avant...
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Ce qu'elle a vécu l'a changé profondément et a fait d'elle une personne dure, en colère, avide de vengeance et notamment envers Serena et surtout Fred, ceux qui l'ont particulièrement malmené... La saison regorge de scènes incroyablement fortes, lorsqu'elle va les rencontrer dans leur prison dorée, à l'audience lorsqu'elle explique ce que Fred lui a fait subir... Jusqu'à évidemment l'une des dernières scènes de la saison, dans la forêt, qui est vraiment choquante... June la victime s'est finalement métamorphosée en agissant comme ses bourreaux, en refusant de trouver la paix et en choisissant plutôt la violence et la vengeance. Un parti-pris radical que j'ai trouvé intéressant même s'il fait mal à voir... On n'a pas envie que June fasse ces choses, on voudrait qu'elle trouve un peu de paix ou essaie tout au moins, mais cela semble peine perdue. Et vu comment la saison se termine, on peut légitimement se demander si un retour en arrière est encore possible...
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En tout cas je trouve qu'en peu d'épisodes finalement, la série a bien géré la narration de « l'après », en montrant aussi à travers d'autres personnages comme Rita ou Emily, d'autres façons de réagir et de survivre... Ce n'était pas facile et je trouve que The Handmaid's tale s'en est bien sorti, même si encore une fois, le parti pris très radical a certainement dû en choquer plus d'un.
Il me tarde de voir la prochaine saison, de savoir ce qu'elle va raconter et comment, et j'espère surtout une fin à la hauteur (même si je n'ai pas d'avis sur la question, à ce stade) ^^.