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Article sur la saison 1 ICI.

 

La première saison de The Handmaid's tale avait généré pas mal de critiques enthousiastes, et j'en faisais partie. Ce n'est vraiment pas le genre de séries que l'on regarde pour se détendre ou se marrer, c'est sûr, car c'est quand même dur à regarder, mais la qualité est indéniable. Quand cela frappe si fort dès le début, j'ai toujours peur que la suite ait du mal à être du même niveau. Et pour le coup, la seconde saison de The Handmaid's tale a relevé le défi. Elle est aussi efficace que la première, aussi bien réalisée, et aussi dure.

Le ton est donné dès la première scène, qui dure un moment et qui est vraiment très forte. La musique, l'absence de paroles, la façon dont c'est filmé... Cette séquence d'ouverture est terrible et inoubliable ! Il y a pas mal de scènes choc comme cela (j'en ai un bon nombre qui me viennent à l'esprit, tout au long des 13 épisodes, et sans réfléchir !), où l'on est cloué dans son fauteuil, tant c'est presque assommant, irréaliste... La série ne fait jamais dans la demie mesure.

Cette saison, nous allons découvrir les colonies, où sont envoyées certaines rebelles au régime, et on y retrouve des têtes connues (notamment Emily, un beau personnage ou encore Janine). La série a beau se passer dans le futur, on a quand même l'impression de retourner dans le passé, qu'il s'agisse des vêtements ou des coutumes... Nous allons aussi faire un tour au Canada, où se trouvent le mari et la meilleure amie de June, qui se sont retrouvés et vivent ensemble. Mais c'est aussi par le biais des Waterford, que nous allons au Canada. Ils y vont en visite officielle, et c'est l'occasion de voir la perception des autres pays, sur le leur. C'est aussi intéressant de voir les gens, habillés « normalement » dans la rue, s'embrasser, rire, etc... Quelque chose de très banal pour nous, mais que Serena regarde d'un œil nouveau, car Gilead ne permet plus ces petites choses là.

Serena et son mari Fred, se dévoilent un peu plus cette saison. June étant enceinte, elle a beau avoir un comportement qui insupporte Serena, elle doit ronger son frein jusqu'à la venue du bébé. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, elles vont en quelque sorte se rapprocher. Des événements mettent Fred hors jeu pour quelque temps, et Serena et June vont s'allier, l'une en devenant la plume de son mari, l'autre en la relisant et corrigeant. C'est presque incroyable de les voir travailler ensemble, et même s'entendre, après tout ce qui a pu se passer entre elles. Même si cette entente ne dure pas, cela dit.

Et puis il y a Fred, que l'on a pu croire bienveillant, est en réalité très cruel et complètement à l'aise dans cette nouvelle société où les femmes n'ont plus voix au chapitre. Ce qu'il inflige à sa femme est proprement hallucinant, surtout quand on se souvient des flashbacks de la première saison qui les montraient heureux, unis et amoureux. Preuve encore une fois, que rien n'est tout blanc ou tout noir dans cette série, et encore moins les personnages. Il y a quelque chose de tragique chez Serena, qui finalement a creusé sa propre tombe. Avant elle était une femme forte et indépendante, et aujourd'hui elle est oppressée par son mari, un homme faible qu'elle a contribué à forger, tout comme la société qu'elle a aidé à bâtir et qui maintenant la relègue au second plan.

Le propos est toujours renforcé par une mise en scène soignée. Certains plans sont de vraies œuvres d'art, qui se suffisent à eux-mêmes sans qu'il y ait besoin de musique ou de lignes de dialogue. On joue toujours beaucoup sur la luminosité, les plans avec le rouge, le gris ou le blanc... Il y a vraiment des scènes très fortes visuellement. Et ce n'est pas toujours lorsqu'il s'agit de durs moments. J'ai en tête cette scène d'une grande poésie avec Janine et son bébé à l'hôpital, que j'ai trouvé incroyablement belle sur le fond et sur la forme.

Une des choses que j'apprécie dans cette série, c'est qu'on nous explique bien comment on en est arrivé là. Cette nouvelle société et tout ce qu'elle implique n'est pas apparue comme cela un matin. La saison 1 avait déjà montré pas mal de flashbacks sur le sujet, et la saison 2 fait de même, toujours à travers les Waterford. Et tout cela a l'air si... possible. C'est ce qui a toujours été le plus effrayant avec cette série en fin de compte : ça a l'air totalement absurde, mais quand on y regarde de plus près, on se dit que ce n'est pas si impossible que cela en a l'air... Quoi qu'il en soit, Gilead repose sur des bases solides, que la série n'a pas peur d'exploiter.

La fin de saison est un peu surprenante. Avec le recul, je pense qu'elle est très bien, et qu'elle annonce du changement pour la prochaine saison. L'heure de la révolte a sonné, et j'ai plus que hâte de voir cela ! En tout cas à mes yeux, The Handmaid's tale fait partie des séries incontournables du moment, et il faut saluer le talent d'Elizabeth Moss (tous les acteurs sont excellents ceci dit, notamment Yvonne Strahovski), qui fait mouche dans toutes ses scènes.

Tag(s) : #Séries occidentales
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