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Comme dirait Jean-Louis Aubert : voilààà c'est fini... Arf purée, et Moffat de nous sortir un jour après la diffusion la bouche en cœur « ah au fait y aura une 3ème saison, si si, elle a été commandée au même moment que la 2. Je vous l'avais pas dit ? ». Ce scénariste est un grand malade, je vous dis ! :D.

Donc vous connaissez le principe : des spoilers à foison et puis un article long. Très.

Sherlock (série anglaise)

Sherlock : Saison 2, Episode 1 "Un scandale en bohème"

Sherlock, Saison 2 Episode 2 : 'Le Chien des Baskerville'

 

2x 03 : Les chutes de Reichenbach

 

Steve Thompson (scénariste pour Doctor Who également) n'avait que moyennement convaincu les esprits il y a un peu plus de 18 mois en signant le scénario de l'épisode 2 de la saison 1. Beaucoup ont donc pâli en apprenant qu'il serait sur celui de cet épisode 3. Et bien ils ont dû reprendre des couleurs en voyant la merveille qu'il nous a pondu. Ca, il s'est bien racheté.

 

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Ce qu'il y a de bien (ou pas) c'est que dès la toute première scène, on est dans l'ambiance. Là on sent le côté « tu vas chialer comme un gamin devant cet épisode et tu vas hurler quand le générique de fin tombera, tout en t'arrachant les cheveux ». Et ce qui est bien (ou pas, toujours), c'est que c'est tout à fait ça qui se passe. Et de fait, j'ai bien versé ma larme comme il faut (traduction : j'ai reniflé bruyamment et embué mes lunettes avant de ridiculement exploser en sanglots 5 minutes avant la fin) et voilà. Petit cœur brisé, une fois de plus. Pfff, scénariste en fait, c'est un mot sympa pour sadique, je suis sûre.

Je crois qu'il y a beaucoup de choses à retenir de cet épisode incroyable. Déjà c'est l'affrontement avec Moriarty, dont l'ombre plane depuis 6 épisodes, qui se termine dans un face-à-face intense à souhait. C'est l'apogée de la relation entre Watson et Holmes, dans ce qu'elle a de plus profond. C'est l'occasion pour Martin Freeman de jouer la carte du drame. Et, par le parapluie de Mycroft, qu'il est bon là-dedans ! C'est aussi le moment où plus que jamais, Sherlock nous semble humain, et quoi de plus humain que de vouloir protéger les gens qu'on aime au péril de sa propre vie ? Mais on va tenter de développer un peu tout cela sans trop se perdre. « Tenter », j'ai dit ^^.

 

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Je le disais en fin de review sur l'épisode d'avant, mais à mon humble avis, je pense que le fait d'avoir lu « The Final Problem », la nouvelle qui a inspiré cet épisode, va jouer. Moi par exemple, je l'ai lu (et croyez-moi que quand on l'a lu, on l'oublie pas...). Bon. Alors je savais ce qui se passerait (comment, dans quelles circonstances, c'est accessoire, mais je savais ce qu'il adviendrait de nos protagonistes). Mais le gars qui n'a pas lu la nouvelle... A mon avis ce gars là, il doit juste avoir envie de s'ouvrir les veines à l'issue de la première scène, non ? Notez qu'en fait ce raisonnement ne tient pas debout puisque même en ayant connaissance du truc, la première scène m'a retournée comme une crêpe. Foutu Martin Freeman, va. On perçoit le... C'est même plus du désespoir à ce stade. Le vide, la tristesse insondable qui est celle de Watson quand il prononce ces mots terribles « My best friend... Sherlock Holmes is dead » à sa psy. On en a la gorge qui se serre rien qu'à le voir si mal. Mais ceci n'est qu'échauffement, puisque dans le dernier quart d'heure, le même Martin Freeman m'acheva totalement. Mais n'allons pas trop vite.

Donc tranquilou, après une scène telle quelle, on nous balance le générique et quantité de scènes rigolotes histoire de nous faire oublier la gravité de l'introduction. Ca marche et on a le retour du chapeau célèbre (j'imagine tellement Moffat et Gatiss comme deux gamins en train de se dire « oh ouais hihi si on recasait ça... ». De vrais gosses, ces mecs :D). Mais Watson alias la voix de la raison, est inquiet : le détective n'est plus anonyme : son visage est connu et il serait bon qu'il se fasse un peu oublier.

Et lors là, arrive cette scène incroyable (oui, le mot revient souvent) avec un Moriarty givré (mais le mec, il est juste bon pour la camisole) qui va juste s'attaquer aux joyaux de la couronne, à la prison, à la banque... Bref avec pour ainsi dire rien (ou presque), Moriarty sème une panique... J'en profite d'ailleurs pour dire qu'au moment où Donovan prévient Lestrade qu'on a un peu cambriolé quelque chose, ce bon Lestrade avec son donut, son café et son « not my division ! » fait typiquement flic américain bien cliché, pour le coup :D. Bref en musique, avec une extravagance folle, Moriarty fait son show et il s'en donne à cœur joie. Et Andrew Scott... Je n'ai pas encore eu l'occasion d'en parler, mais cet acteur est prodigieux aussi. Déjà c'était super bien joué de la part des deux loustics de caster un type à l'apparence d'un gosse pour jouer la nemesis de Sherlock Holmes... Et si le jeu de Scott n'avait pas convaincu tout le monde à l'issue de la saison 1 (trop excessif), je pense que peut-être là, il aura gagné des points. Mais je reviendrai sur cet acteur un peu plus tard (ah oui, servez-vous un café, un thé ou autre parce que là, l'article n'en est qu'à ses balbutiements :D). On notera le délire complet du gars qui se colle les bijoux et la couronne sur la tête et attend tranquilou qu'on l'embarque (allusion finement jouée au « Napoléon du crime », qui dans le canon, est le surnom que Holmes donne à Moriarty).

 

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Très bonne séquence du procès, et un Sherlock à qui on ne la fait pas : Moriarty a fait tout cela non pas pour l'argent ni quoi que ce soit. Ce n'est pas ça qui l'intéresse. Et alors s'ensuit la scène que tous on attendait depuis que le teaser était tombé il y a quelques mois : Moriarty et Sherlock qui prennent le thé au 221B Baker street (et là je m'imaginais tellement Mrs Hudson débarquer au milieu et appeler Lestrade à la rescousse en hurlant :D). Avec un Moriarty qui se la joue calme (et finalement c'est bien comme cela, plus que quand il piaille, qu'il est le plus flippant). Là c'est du cérébral, on comprend bien qu'on a deux grands esprits qui se sondent (et Moriarty qui parle du "problème final", encore un clin d'oeil à l'oeuvre direct ^^). « Tu es du côté des anges », lui dit Moriarty. Finalement pour simplifier, Moriarty ne serait qu'un Sherlock Holmes qui aurait mal tourné. D'ailleurs souvent dans la saison 1 on nous suggère (notamment Donovan) que Sherlock pourrait basculer du côté obscur de la force, quoi. Ils sont si proches, dans leur ennui, dans leur intelligence sans pareille... Et cet épisode met vraiment le doigt là-dessus : puisqu'il n'a aucun sentiment particulier, qu'est-ce qui fait que Sherlock est au service du bien, finalement ? Sauf que des sentiments, il en a en fait.

 

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A cela, j'ajouterai deux choses histoire de relier tout ceci au canon. La première c'est que cela me fait toujours un peu rigoler de voir que pour les néophytes et même les autres, Sherlock Holmes (les aventures), la base c'est Moriarty. Il faut quand même savoir que Conan Doyle a créé Moriarty dans « The final problem » afin de se débarrasser de Sherlock, parce qu'il en avait assez du personnage (avant de le ressusciter quelques années après dans « la maison vide »). Moriarty, sur la soixantaine d'oeuvres composant le canon, est juste dans cette nouvelle là. Alors oui le perso est réussi et il a marqué les esprits en tant que premier ennemi à tenir tête à Sherlock et à causer sa mort, mais ça me fait toujours bondir quand on parle de Sherlock Holmes dans une conversation et qu'il s'en trouve toujours un pour caser Moriarty aussi sec, comme si c'était LE pilier de l'oeuvre et qu'il faille la réduire à cela. Point du tout, enfin ! Et seconde chose, c'est que le côté siphonné vient de Moffat et Gatiss uniquement. Moriarty en fait dans le bouquin n'est pas obsédé par Holmes : il veut, pour simplifier, le détruire parce que Holmes l'empêche de réaliser ses plans, c'est tout. Le côté obsessionnel et frappé du gars n'existe que dans cette série. Mais de mon point de vue c'est très bien joué ainsi. Et d'ailleurs sans trouver des parallèles là où il n'y en a pas, on ne peut quand même pas nier la filiation entre Moriarty et le Maître de Doctor Who, interprété par John Simm, non ? Même ambition démesurée, même calme avant de hurler d'un coup, même folie... Il y a beaucoup en commun chez ces deux personnages, sauf qu'il manque peut-être un peu de background à Moriarty (mais peut-être la saison 3 nous en dira-t-elle plus à ce sujet?).

Mais tout cela pour dire que j'aime ce qu'ils ont fait de Moriarty, surtout à cet épisode. Et l'acteur réalise notamment une scène (mais j'y reviendrai) avec une performance géniale.

 

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Et bref, en fait l'épisode continue avec l'enlèvement de deux enfants, mais tout ceci n'est que prétexte à cet affrontement entre Sherlock et Jim. On a envie de citer le Dragon de la série Merlin en disant que ces deux-là sont les deux faces d'une même pièce (je prends mes citations où je veux ! :D). Supérieurement intelligents, les deux êtres partagent des scènes totalement géniales tant par les dialogues que le jeu des acteurs.

Alors bien sûr on n'oublie pas de nous faire marrer et ça marche. J'ai un gros faible, personnellement, pour cette scène mythique de la fuite de John et Sherlock, menottés l'un à l'autre avec un Watson qui rame pour suivre le rythme du grand machin qui fait un pas quand lui en fait deux et qui marmonne « cette fois les gens vont vraiment parler »:D, en référence à la scène de la piscine. Et le pauvre chou, plus petit, n'arrive pas à passer la grille. « Sherlock, il va falloir qu'on se coordonne »:D. Exceptionnel :D. Heureusement qu'il y a ce genre de scènes pour souffler un peu d'ailleurs, parce que pfiouh, quoi.

 

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Ah j'aime beaucoup aussi le moment où il y a ce dialogue que John commence :

« - non arrête avec ce regard...

- Quoi, quel regard ?

- Celui-là.

- Et bien c'est mon visage, je ne peux pas le voir n'est-ce pas ?

- C'est ton regard 'nous savons tous ce qui se passe ici '

- Et bien oui.

- Non ce n'est pas le cas, et c'est pour ça que ce visage est ennuyeux » :D

Bon mais quand on a ce genre de moments, je vous suggère de rire doublement. Aux éclats, même. Parce que ce qui se prépare va nous faire passer l'envie de rire pour un bout de temps.

Je l'avais vu venir. Cela se captait de loin, le piège de Moriarty. Faire croire que Sherlock a payé un acteur pour endosser le rôle de Moriarty afin de berner tout le monde en résolvant énigme sur énigme. Afin que Sherlock soit un imposteur. En plus non seulement c'est un plan terrible en tant que tel, mais il est d'une cruauté sans nom puisque Sherlock, bien qu'il refuse les honneurs et tout et tout, aime quand même bien qu'on sache qu'il est intelligent et résout tout. On touche directement à son ego, là. Quand Donovan y pense, à cette possibilité que Sherlock soit le coupable, ça paraît si logique, avec la gamine enlevée qui crie devant Sherlock, tous les éléments (plus le fait qu'elle ne peut pas le sentir évidemment)... Mais alors on a beau le savoir... Mille millions de mille sabords, j'en suis bien tombée de mon canapé, quand on a un Jim Moriarty qui passe la porte et se fait appeler Richard, qui joue le mec terrorisé par Sherlock (afin que la journaliste marche)... qui explique cette histoire incroyable... J'en suis restée baba. Et le jeu d'Andrew Scott, avec son regard qui change selon que seul Sherlock le regarde ou que la journaliste le regarde... qui passe du « je me fous de ta gueule » à « je suis terrorisé »... Purée le piège incroyable. Très très bonne performance d'Andrew Scott à ce moment là (c'est bien la scène à laquelle je faisais allusion ci-dessus), ça je crois qu'on ne pourra pas le lui enlever. Et comme le dit Sherlock : il y a une part de vérité donc tout le monde peut y croire parce que ça a l'air très crédible. Et puis ce que réalise Sherlock avec ses déductions est si incroyable que finalement, savoir que c'est un tour peut convaincre bien des gens. A ce sujet d'ailleurs j'ai aimé Lestrade, en proie au doute mais qui ne veut pas y croire, qui veut réfléchir à ça calmement (et en cela, il est un Lestrade plus intelligent que celui des livres).

 

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Je crois que c'est plus ou moins là que je me suis dit que Watson était le meilleur ami qu'on puisse avoir. Sans parler du final, le mec ne doute pas. Bon on imagine bien qu'au fond du dedans de lui-même, il y a bien dû avoir au moins une infime seconde de doute. Mais qu'importe : le mec se prend cette histoire très crédible en pleine face et il ne moufte pas : Sherlock n'a rien inventé, rien simulé, il le croit. Fin de l'histoire. Sérieusement... C'est quand même magnifique. Le nombre de scènes et de répliques dans cet épisode qui nous montrent combien la relation entre Sherlock et John est particulière et forte... il ne s'agit plus de plaisanter avec les « we are not a couple ! ». Là on est dans du super sérieux. Il n'y a qu'à voir Sherlock lui dire qu'il voit qu'il doute de lui, qu'il croit que toute cette histoire est vraie et qui en a l'air meurtri... Ou Watson qui pète le pif du commissaire parce qu'on ne parle pas mal de Sherlock devant lui... :D. Mais on n'a encore rien vu.

Je crois que ce qui restera à jamais une de mes répliques préférées de la saisons voire probablement une de mes répliques favorites toutes séries confondues, c'est ce « vous avez l'air triste, quand vous pensez qu'il ne vous regarde pas », que Molly dit à Sherlock. Le reste de la scène est joli (et important quant au rôle que Molly va jouer). Mais cette réplique... C'est tellement bien dit et si vrai, que je n'ai même rien à ajouter, tiens. Et puis en plus de la réplique en soi, juste après Sherlock lève les yeux de son microscope et regarde John immédiatement, qui vaque à ses occupations. Et je ne sais pas, j'ai trouvé ça chouette. Il aurait pu nier, faire semblant de ne pas comprendre... Mais sans réfléchir, il le regarde, parce qu'il sait que c'est vrai. Mon Dieu comme c'est beau !

 

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Dans cette même scène évidemment on a Molly qui sait bien qu'elle n'a aucune chance avec Sherlock et même, qu'elle ne compte pas. Et c'est désespérant -non pas que je veuille le caser, surtout pas !- de la voir faire presque des signaux de fumée pour qu'il la regarde et comprenne qu'elle est là pour lui... et lui qui ne comprend rien de tout ça. Le « merci ? » à la fin de la scène, est brillamment placé, tant il se doute qu'il doit dire ça mais il ne voit pas trop pourquoi le faire... Pauvre Molly.

Et on a la réponse à cette scène comme un écho, un peu plus tard lorsqu'il revient la voir et qu'il lui dit « Tu comptes. Tu as toujours compté et je t'ai toujours fait confiance ». My God, Sherlock, dire cela à quelqu'un ! Imaginez ce pas en avant. Mais il a un truc à lui demander, aussi... et Molly se fait un plaisir de l'aider. Quoi qu'il advienne, quel que soit le plan de Moffat pour expliquer tout ce bordel en saison 3, Molly est de la partie, et pas qu'un peu, c'est clair et net. J'en veux pour preuve (entre autres choses) ce passage où Moriarty dit à Sherlock que s'il ne saute pas du toit il tuera ses amis. Sherlcok les énumère : John, Mrs Hudson, Lestrade.. et Jim d'acquiescer à chaque nom. 3 balles, 3 tireurs, conclue-t-il. Et Sherlock oublie soigneusement de citer Molly, là où 10 minutes avant encore, il lui disait qu'elle comptait. Elle est une amie mais Jim l'ignore et donc il ne l'a pas mentionné. C'est l'atout de Sherlock, en fait.

J'en profite pour dire qu'introduire un personnage tel que Molly, qui n'existe pas dans les bouquins, et le rendre aussi attachant, aussi mignon et surtout, important... Ca a dû faire dresser les cheveux sur les têtes des puristes, mais pour moi c'est une preuve de maîtrise du scénario. Et puis qui aurait pu soupçonner en saison 1, que la fragile Molly serait celle qui aiderait Sherlock au moment crucial ? Chapeau, les gars... Je l'aime bien cette jeune fille.

 

D'ailleurs puisqu'on y est, cette scène de la toute fin avec la chute de Sherlock (non, c'pas vrai, j'ai pas pleuré). Je ne sais pas trop ce que Moffat a prévu et je ne vais pas trop spéculer dans l'année qui vient (enfin je vais essayer), mais bon deux-trois trucs sont vachement louches. Déjà comme par hasard, le type à vélo qui fait tomber Watson, alors que ce dernier se précipite pour aller vers le corps du détective. Coïncidence ? Ensuite le camion garé pile comme y faut dites donc. Sherlock qui insiste pour que Watson le regarde dans les yeux tandis qu'il lui parle depuis le toit... pour détourner son attention sur ce qui se passe au sol, peut-être ? Et pour finir tous ces gens qui empêchent Watson de s'approcher du corps... Et évidemment notre Molly qui est dans le coup. Je ne sais pas comment, mais ces éléments ne sont pas anodins, c'est sûr. Scène forte s'il en est.

Mais remontons un peu le temps jusqu'à cette scène sur le toit. L'affrontement tant attendu entre Jim et Sherlock. La scène sera longue, et très importante. Je suis soulagée que la fameuse clef ne soit qu'une blague en fait, ça aurait été simple cette histoire. Simple, c'est d'ailleurs ce que fut le plan de Jim. Payer des gars pour l'affaire de la prison, du trésor etc. L'enfance de l'art ! Tellement simple qu'évidemment, Sherlock cherchait au plus compliqué, pas étonnant qu'il se soit fait avoir. Et puis vient la menace. À nouveau « tu es du côté des anges ». « Il se peut que je sois du côté des anges, mais ne crois pas une seconde que je sois l'un d'entre eux ». Si Sherlock ne fait pas le grand saut, alors ses amis mourront. « John ? «  demande-t-il, puis Lestrade, Mrs Hudson... On note au passage le regard de Sherlock, qui n'a pas trop trop envie qu'on lui flingue sa petite famille. C'est tout con mais j'ai adoré à chaque nom, le « everyone » chuchoté sadiquement par Moriarty ^^'. Bref. Il est clair que Sherlock a joué sa réputation et maintenant sa vie, pour préserver ses amis. Alors donc Sherlock le chope, veut le balancer dans le vide. Sauf que si Moriarty meurt, et bien ses trois amis aussi. Choix cornélien, donc. Et donc (j'abrège autant que je peux, je vous promets) Moriarty se flingue. Lui au moins on est à peu près sûr qu'il ne reviendra pas, vu comme le caisson a explosé. Petite parenthèse pour dire que dans le bouquin, Sherlock a ensuite pour nouvel ennemi Moran, un homme de main de Moriarty. Vont-ils nous l'introduire en saison 3 ? pourquoi pas même si on ne l'a jamais vu, cela permettrait de faire des épisodes de nouveau liés par un fil rouge. Mais on verra bien, on n'y est pas encore.

 

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Et donc alors là on commence gentiment à attaquer la falaise, avec LE coup de fil de Sherlock à John. Son « message », sa « note », comme il dit. Je dois dire que j'ai trouvé le moment aussi beau sur le fond que sur la forme. Sur la forme c'est très bête, mais ces effets du genre leurs bras qui se tendent comme s'ils voulaient se toucher, alors qu'ils sont loin... C'est remarquablement filmé, au niveau des plans et de la lumière. Sur le fond et bien c'est cruel. Sherlock applique son plan et il dit à Watson que tout est vrai. Il n'est qu'un imposteur, etc etc. Parce qu'il croit sans doute que Watson fera mieux de le haïr, plutôt que de le pleurer. Et Watson s'entête, il lui rappelle leur première rencontre, quand Sherlock a tout su sur lui rien qu'en le regardant. « Personne ne peut être aussi intelligent » rétorque Sherlock. « Tu peux », répond John, sûr de lui. Bref toujours aucun doute sur l'intégrité de son ami, c'est proprement renversant. Et je les ai trouvé terribles, tous les deux. Martin Freeman dont on sent les sueurs froides le parcourir, alors qu'il sait ce que Sherlock va faire et qu'il parle à un mur, puisque Sherlock s'entête... Son regard lorsqu'il le voit tomber dans le vide. On le voit pâlir à vue d'oeil, c'est dingue. On imagine la nausée qui le prend et les palpitations qu'il ressent. Le regard de Sherlock aussi, et sa voix pleine de larmes... Ce n'est pas la première fois qu'il fait le coup : Sherlock fait bien le coup des larmes, si besoin. Mais là ça a l'air si vrai... Vraiment c'était un crève-cœur sans nom. Une scène pleine de suspens parce qu'on sait ce qui va arriver, mais quand ?

 

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La confusion de Watson, bon sang, quand il arrive au pied de l'immeuble... C'est très bien filmé et on sent le type glacé à l'intérieur, au bord de la nausée, qui ne peut pas croire que Sherlock ait fait une telle chose, et sous ses yeux en plus. Un Watson de retour chez la psy ensuite, comme au début de l'épisode, à qui les mots manquent. Il ne peut pas en parler. C'est vrai après tout. On imagine bien qu'en Afghanistan il a dû voir mourir beaucoup d'hommes. Mais jamais un ami, et jamais comme ça. Ah rien que d'en reparler, j'en ai les larmes aux yeux -_-.

Et donc à ce moment où on a juste envie de se pendre avec le fil de sa souris, voilà qu'arrive la scène du cimetière. P'tain la seconde fois que je l'ai vue, laissez-moi vous dire que j'ai pris une sacrée inspiration avant de l'attaquer, parce que dans le genre abominable, ça se pose là. J'ai souri, quand Mrs hudson commence à s'énerver après Sherlock, au pied de sa tombe et que John l'arrête d'un « je ne suis pas autant en colère »:D. Mrs Hudson est tellement triste elle aussi... Elle qui pestait devant tout ce que son encombrant locataire lui faisait vivre, mais qui l'aimait bien... L'actrice était impeccable, comme toujours, dans sa dignité. Et voilà que Watson se retrouve seul, et qu'il me lâche les deux répliques qui ont longtemps tourné dans ma tête après. Ce terrible « un dernier miracle pour moi Sherlock... Ne sois pas mort ». Terrible. Comme si quelque part, il croyait encore à un tour dont Sherlock a le secret. Et puis ce merveilleux « i was so alone and i owe you so much »... Si je savais faire des wallpaper, je la collerai partout cette phrase :D. Martin Freeman a la voix si brisée, si étranglée quand il dit cela que c'est terriblement poignant, déjà. Et surtout, on a contenu là, l'existence de Watson. Ce qu'il était et ce qu'il est. A son retour de la guerre il était en manque, sans le sou et finalement pas destiné à une vie en pantoufles. Il était très seul en effet, autant que Sherlock, sous ses allures d'homme aimable et abordable. Et aux côtés de Sherlock il a connu l'aventure, l'excitation, le danger. Il avait une place, un ami, un endroit ou vivre et une vie géniale. Et puis Sherlock lui demandait son avis, il tenait compte de son opinion mine de rien. Et là il n'a plus rien de tout ça. Et après avoir connu ça, comment pourrait-il retourner à avant ? Il lui doit tellement, oui. Et on perçoit le vide que sera sa vie désormais. J'adore cette réplique, je vous jure *_*

 

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Mais en fait tout son monologue est à garder. Par exemple quand il dit « tu étais le plus humain des hommes que j'ai rencontré et personne ne me fera jamais croire que tu m'as menti ». Jusqu'au bout et même en l'entendant de sa propre bouche, John ne peut pas croire que Sherlock se soit joué de tout le monde. Voilà jusqu'où va sa foi en lui. John est merveilleux, je vous dis.

Et puis il y a ce terrible moment très bien pensé où on voit la pierre tombale et le reflet de John dessus, qui pleure... Sobre, pudique, mais si intense. Du sacrément bon boulot d'écriture, de réalisation et de jeu d'acteur. Avec tout ça, voilà que la caméra fait le tour et paf, voilà notre Sherlock bien vivant, qui observe son ami partir, avant de s'en aller à son tour... Il se ramollit le Moffat ! Avant il n'aurait jamais montré Sherlock, il aurait dit à Thompson de finir sur Watson xD.

Bon ce n'est pas un scoop, il reviendra en saison 3. Il faut juste nous expliquer comment. Vont-ils coller au bouquin, qui nous le fait revenir après 3 années (et John s'est marié, et ça c'est hors de question qu'on me le fasse dans la série hein !! xD) ? Quelle que soit la façon dont ils font ça, je suis sûre d'un truc au moins : les retrouvailles John/Sherlock vont être géniales. Je vois bien notre John lui coller son poing dans la figure pour lui apprendre à vivre, tiens :D. On verra bien. Entre la saison 1 et la 2, on nous avait très vite balancé les titres des oeuvres qui seraient adaptées, alors là je guetterai. Bon là j'imagine que pour le premier ce sera « La maison vide », mais sinon j'attends avec impatience les premières infos (et puis si Mark Gatiss continue à twitter comme un fou cette année, il va bien nous lâcher un truc :D)

 

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En parlant de Gatiss justement, j'ai adoré cette brève scène de fin où on voit Mycroft abattu devant son journal... On sent toute la culpabilité du gars qui avait à cœur de protéger son frère et qui a échoué. Enfin qui a merdé, plutôt (d'ailleurs quand Watson vient le voir à un moment donné, j'étais épatée par son calme). La scène est toute bête mais on le ressent bien je trouve. Après normalement dans le canon je crois (mais à prendre avec des pincettes car là je ne suis plus sûre de mon coup) que Mycroft était dans le coup et qu'il avait aidé Sherlock à disparaître, ce qui n'a pas l'air d'être le cas ici ? On verra bien.

 

Beaucoup de choses à retenir de cet épisode, donc, et de la saison. Un Sherlock fidèle à lui-même mais qui a pourtant bien évolué et dont on ressent de plus en plus l'importance que tout son petit monde, son entourage a pour lui. Un développement magnifique de sa relation avec le docteur Watson (où on voit que ce n'est pas seulement Watson qui est demandeur, mais que vraiment Sherlock y tient), mais bon ça si je m'écoutais je vous redirais tout ce que j'en ai dit depuis 8 pages, donc voilà ^^'... Chaque acteur de cette série, récurrent ou occasionnel (là je pense à Henry ou Irene Adler) est exceptionnel. Et là je pèse mes mots. Je regarde beaucoup de séries et étant très bon public, j'en apprécie énormément. Mais rares, très rares sont les séries pour lesquels je suis bluffée à ce point par le casting. Ça doit se compter sur les doigts d'une main, pour ainsi dire. Benedict Cumberbatch est pour moi un acteur d'une finesse et d'un talent sans égal (et je l'affirme d'autant plus facilement que je suis en train de me faire sa filmographie). C'est un type avec une gestuelle étonnante, chez qui le langage du corps est fondamental, et qui a en plus deux atouts pour lui : son regard très intense et sa voix de baryton aisément reconnaissable.

 

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Quant à Martin Freeman, j'avais lu une interview de Moffat qui disait en gros que Freeman avait une tête à jouer les types à l'allure ordinaire, mais qui sont en réalité exceptionnels à l'intérieur. C'est un peu ça. Freeman a en effet un physique passe-partout, banal presque (bien que charmant ^^), mais on aurait tort de croire que le bonhomme est faible en terme d'émotions ou de puissance de jeu. Et clairement, s'il y a bien un épisode qui le prouve, c'est celui-là. Freeman tombe dans le dramatique, mais le dramatique sobre, digne, non dépourvu d'intensité. Épatant.

 

À part « vivement la troisième saison ! », que dire ? Je guetterai la moindre miette d'info à ce sujet comme je l'ai fait cette année, et puis voilà. En attendant j'en profiterai pour chroniquer également les épisodes de la saison 1, au nombre de 3 également. Je ne sais pas trop quand, mais bon ça ne devrait pas trop tarder ^^. D'ici là et pour ceux qui auront eu le courage d'aller au bout de cet article, merci de l'avoir fait, et je vous rends l'antenne ;).

Tag(s) : #Reviews d'épisodes
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