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J'ai prévu d'éditer mes articles Séries en fin de nouvelle saison (ou en fin de série, s'il n'y a rien à en dire avant). Mais je savais déjà que pour Merlin et Sherlock, par exemple, ce serait carrément un nouvel article bien à part : il y a trop à dire et j'ai besoin de m'extasier xD. Et Sherlock ne comportant que 3 épisodes, pourquoi est-ce que je me gênerai pour parler dans le détail de chacun ? Je ferai des liens ça et là dans les articles afin qu'on puisse tous s'y retrouver à terme ^^

Ainsi, si vous voulez lire l'article sur la saison 1 (qui à lui seul est plus petit que celui-ci :D), c'est par là : Sherlock (série anglaise)

 

Précisons évidemment qu'ainsi que l'article l'indique, je parlerai de la saison 2, épisode 1 (non, sans rire) et en cela, l'article contiendra des spoilers de toutes sortes. A éviter donc, pour ceux qui projettent de voir l'épisode et souhaitent se garder la surprise. Et précisons aussi que l'article sera long, alors d'avance pardon ^^

 

2x01 : Un scandale en Bohème

 

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Souvenez-vous, il y a 18 mois (ouais, je me demande comment j'ai pu survivre tout ce temps...), ce cher Steven Moffat (showrunner de Docteur Who et de Jekyll, entre autres méfaits) et son acolyte Mark Gatiss (scénariste pour le même Docteur Who et interprétant ici Mycroft Holmes) nous laissaient sur un suspens de fou (les cuistres !) : Watson, Holmes, Moriarty à la piscine (oui dit comme ça, ça fait un peu Martine à la plage :D), Moriarty qui revient sur sa décision et semble bien parti pour un bon feu de joie (et sans chamallow)... Bref, in-sou-te-na-ble.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la tension est vite désamorcée (premier fou rire en mois de 2mn : la sonnerie de portable de Moriarty :D). Bref, Moffat nous promène, et il en sera ainsi pendant 1h30. Il nous perd, il nous emporte dans son histoire tordue mais à la fin tout s'emboîte, preuve une fois de plus que le scénariste sait toujours où il va, même si on se pose la question en cours d'épisode. Vous l'aurez compris : Sherlock nous revient en bonne forme, avec un premier épisode d'une qualité folle qui m'a fait espérer le meilleur pour la suite. C'est-à-dire qu'on a vraiment l'impression de voir un film, non un épisode de série (en plus il fait 1h30) tant le niveau est haut. Sherlock pour moi, c'est un grand moment de télévision, à plusieurs égards.

 

Pour ceux qui auraient la mémoire courte, rappelons brièvement l'intrigue : notre détective préféré est appelé en haut lieu pour résoudre une affaire épineuse : récupérer des photos compromettantes pour une personne de qualité, auprès d'Irene Adler, aussi connue sous le nom de Dominatrix. Je vous laisse en déduire le genre de services qu'elle propose.

Mais Irene Adler ne veut faire chanter personne : ces photos sont une simple garantie aussi elle entend bien les conserver dans son précieux téléphone, qui contient bien plus que ces photos... Commence alors une joute entre Sherlock Holmes et Adler, qui pourrait bien être un adversaire à la mesure du détective.

Adapté de la très courte nouvelle du même nom, l'épisode se révèle être énormissime (rien que ça, oui). A tel point que je flippais presque de voir la suite, maudissant Moffat et Gatiss de nous avoir sorti ce que je pensais être leur meilleur carte, dès le début. Je me fourvoyais complètement, mais ça, comme disait Kipling il me semble, c'est une autre histoire.

 

irene adler

 

J'ai énormément ri. Je sais, on ne s'attend pas à ce que ce soit la grande marrade avec Sherlock, mais pourtant c'est le cas : l'humour était bien présent en saison 1, et là j'ai encore plus rigolé. Je ne vous citerai pas le nombre de répliques qui m'ont fait rire parce qu'il y en a trop et que je n'ai pas encore revu l'épisode assez de fois pour toutes les retenir, mais ça viendra), mais je retiens deux-trois passages bien fun, comme notamment le « Shut up, Mrs Hudson ! » de Mycroft, ce qui lui vaut un regard outré de la part de nos trois compères (tellement choqués que leur flegme en prend un coup dis donc :D). Je retiens aussi le super clin d'oeil au couvre-chef célèbre de Holmes, subtilement posé. Et évidemment, je retiens (mais de ce que j'ai pu voir ça et là sur les blogs et forums, on l'a tous retenue), la désormais culte scène dans Buckingham Palace, avec un Sherlock tout de drap vêtu et un Mycroft à deux doigts de faire un infarctus : « bon junior, t'es un peu chez la Haute là, alors enfile un futal, nom d'un chien ! » XD. Du grand art, j'en ris encore.

 

Pour ce qui est de l'histoire en tant que telle, je l'ai dit : honnêtement à un moment donné je m'y suis perdue. Mais je connais le boulot de Moffat alors j'ai suivi sans décrocher (impossible en même temps) et j'ai raccroché les wagons à un moment donné. Puis alors moi, je suis probablement le public que Moffat visait totalement parce que j'y suis allée à coups de « ohhh !!, « ahhhh !! », « noooon ? » au moment de la révélation finale (que d'ailleurs, une fois qu'on nous le dit, ce foutu code, ça paraît juste super évident sauf que j'ai rien vu venir quand même xD), donc bon xD. Mais c'est super bien rythmé, plein de rebondissements et de retournements de situation et franchement, c'est passé super vite ! Conquise, je suis. Émerveillée, même. Mention spéciale d'ailleurs, à ce dernier quart d'heure où on atteint l'harmonie parfaite : le jeu des acteurs est hallucinant, la musique tue tout, et les dialogues sont à pleurer tant c'est bien écrit. Le pied quoi, comme dirait Marty McFly.

 

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Bon, il ne fallait clairement pas se tromper sur Irene Adler, THE Woman. Et l'actrice (vue dans le Robin Hood de la BBC d'ailleurs) est tout bonnement parfaite. Elle est séduisante en diable, sulfureuse mais tellement classe... et surtout, elle a de l'esprit. Un esprit qui faillit mettre Holmes en échec, on n'est pas passés loin quand même. Leurs joutes verbales, ce fut un pur régal. Et puis Irene Adler apporte énormément de choses à notre héros. On avait déjà un Holmes qui s'humanise un peu plus grâce à Watson (et d'ailleurs à la fin quand il ne dit pas à Watson qu'il sait qu'il lui ment... C'est bien parce qu'il comprend que Watson veut le protéger et qu'il accepte cela, donc il progresse), mais là on découvre quelque chose d'autre. Et il était très très important de ne pas se louper là-dessus non plus. Il fallait que Holmes soit fasciné, attiré par Adler... mais Holmes amoureux ? De but en blanc, ça ne serait pas passé, ça aurait été trop brutal, pas dans le ton du personnage... Alors cette relation, cette fascination mutuelle est un pur délice, parce que le ton est exceptionnellement juste. On sent que comme toujours, Sherlock est ravi d'être tiré de l'ennui et il admet le potentiel d'Irene Adler... Bon évidemment on a des scènes crève-coeur, comme celle où on le voit partir en douce alors que Watson et Irene discutent, confirmant ainsi qu'elle est bien vivante... Cette fascination mutuelle est maîtrisée de main de maître par un Moffat inspiré. Sherlock a enfin trouvé un égal, quelqu'un d'intelligent (d'où sa déception lorsqu'à la fin, il comprend qu'elle aussi, elle s'est laissée manipulée par ses sentiments...) et Irene Adler finit par ne plus savoir où est la limite entre le jeu et la réalité, en ce qui concerne cet homme et son « funny hat ».

 

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 (hihi ^^)

 

Bref, humainement parlant, Sherlock a beaucoup gagné dans cet épisode. Et pas uniquement par rapport à Irene, d'ailleurs. On remarquera aisément que lorsqu'il retrouve Mrs Hudson et qu'on l'a maltraité, il voit un peu rouge, le bougre ! Disons qu'il y tient, à sa logeuse. Au point de méchamment refaire le portrait du type qui a osé la maltraiter.

Notons aussi -et cela prend dis fois plus de valeur une fois qu'on a vu l'épisode 3- ce passage lors du soir de Noël où Holmes se comporte comme un couillon avec Molly et qu'il finit par s'excuser et l'embrasser sur la joue. Molly ne savait pas encore qu'elle jouerait un rôle capital par la suite, mais c'est encore une scène où le personnage s'humanise.

 

On a aussi un développement (encore faible) de la relation entre les frères Holmes. Mycroft se préoccupe de son petit frère, ainsi que la scène dans l'avion le montre bien... Il merdouille un peu (comme dans l'épisode 3), mais on ne doute pas de sa réelle envie de protéger son petit frère. Mais qu'a-t-il bien pu se passer entre eux dans leur enfance pour que leurs rapports soient ainsi aujourd'hui ? Il s'agit là bien plus que d'une rivalité intellectuelle... J'ai aimé, à ce sujet, ce passage après la mort d'Irene où Sherlock demande à Mycroft ce qui cloche entre eux... Mycroft est un personnage peu présent dans les livres, mais le duo Moffat/Gatiss en fait vraiment quelque chose. Et Mark Gatiss (vu notamment dans « l'expérience Lazarus », un épisode de Doctor Who) le joue avec tellement de classe... A part cela, je nourris donc le secret espoir que la saison 3 approfondira la relation entre les frères Holmes, car leurs échanges sont toujours savoureux.

 

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Bon par contre la fin je suis contente : autant on m'a eue sur le code, autant la toute dernière scène était prévisible, dès le moment où Mycroft dit à Watson en gros « mais si elle est morte, seul Sherlock aurait pu me blouser sur ce coup là »... Bon là on capte que Sherlock a bel et bien mis son nez là-dedans. N'empêche que... Les yeux bleus, le sabre, le « when i say run : run ! »... et cette musique qui est juste trop bien à ce moment là (mais que diable attend l'OST 2 pour sortir?!)... brrr mes enfants, j'en frissonne encore.

 

Sinon... Magnifique Benedict Cumberbatch ! C'est bon, j'attendais la saison 2 pour avoir bonne conscience en me disant « rah mais ne juge pas trop vite », mais là je le sais : j'ai trouvé là un de mes acteurs favoris. Ce type est juste formidable. Du reste, il a vraiment un physique intéressant. Ce n'est pas une question d'être beau ou pas, c'est vraiment qu'il a un faciès original, je trouve ^^. Cette démarche féline, ce regard de glace et ces traits vraiment bizarres (et la voix grave, par-dessus le marché, grrr... bref). C'est vraiment un visage qu'on n'oublie pas. Il fait un Sherlock tout à fait convaincant, mais les reviews des épisodes 2 et 3 me donneront l'occasion d'en reparler plus amplement. En tout cas loin de n'être qu'un personnage froid et rigide, il nuance son jeu (et ce n'est qu'un début). Honnêtement pour moi, il s'agit là de l'une des meilleures incarnations du détective à l'écran (avec Basil Rathbone et Jeremy Brett).

 

Je n'oublie évidemment pas Watson (mais lui, il aura toutes ses éloges lors de la review sur l'épisode 3 où là mes enfants je vous promets un paragraphe d'une longueur...  parce que... wow, quoi!). Dieu sait que j'aime Watson. Je ne pense jamais à le citer quand je parle des personnages secondaires que je préfère dans la littérature, mais pourtant il est dedans. J'ai toujours aimé les amitiés bien construites, et j'adore l'ami du héros (souvent plus sympa que le héros lui-même). Il reste dans l'ombre, il n'a pas beaucoup de reconnaissance... N'empêche que le héros ne serait pas grand chose sans lui. Et Watson c'est tellement ça... Trop souvent réduit à un rôle de faire-valoir destiné à raconter les histoires de Sherlock Holmes, John Watson est un vrai second rôle, dans bien des adaptations. Pas ici. Véritable atout, véritable ami, Watson est un personnage attachant dès ses balbutiements en saison 1, qui a une force de caractère et une ouverture d'esprit énormes. C'est lui, le côté humain de Sherlock Holmes. Je reviendrai là-dessus avec le prochain épisode, mais la saison 2 met l'accent sur la relation entre le détective et son assistant, et elle le fait très bien. Martin Freeman est épatant dans ce rôle. Brillant, aurait dit le Docteur.

 

watson black      

Enfin, un mot sur la mise en scène. J'aime le principe tout bête de nous montrer à l'écran les pensées de Sherlock : ce qu'il voit lorsqu'il regarde une personne, ce qu'il déduit... Cela apparaît sous forme de mots imprimés à l'écran et j'aime le principe. La mise en scène se permet d'innover un peu et de nous proposer des choses vraiment sympa, comme cette scène où Holmes et Irene parlent de l'histoire du promeneur et de la voiture qui fait du bruit, et qu'ils se retrouvent transposés dans la campagne, en même temps que Holmes explique le cas (bon c'est très flou dit comme ça, mais si vous avez vu l'épisode, vous saurez de quoi je parle). J'ai trouvé cela très créatif. Je suis par ailleurs toujours fan du générique et de l'OST dans son ensemble, surtout lors de la fin de l'épisode !

 

"Sherlock" a frappé un grand coup avec ce premier épisode, puisqu'il est d'une telle qualité qu'on a presque peur de voir la suite, tant cela ne pourrait être que « moins bien » se dit-on, après un tel niveau. « Un scandale en Bohème » était une petite nouvelle de très peu de pages, et Steven Moffat en a fait quelque chose d'énorme. J'avais dès lors, hâte de voir ce que Mark Gatiss nous réservant, en prenant les commandes de l'épisode 2...

Tag(s) : #Reviews d'épisodes
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