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Un film réalisé par Goro Miyazaki.

(2012)


 

Yokohama, années 1960.

Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une pension de famille. En attendant le retour de sa mère, elle s'occupe avec application de la pension et de ses membres.

Chaque matin, elle hisse deux pavillons en haut d'un mat devant sa maison. Son père, marin disparu en mer pendant la guère de Corée, ne rentrera plus mais elle hisse les pavillons tout de même... sans savoir que Shun depuis son bateau, hisse les pavillons chaque matin aussi, comme une réponse à ceux d'Umi...

La rencontre des deux lycéens marquera le début d'une romance inattendue et ils passeront beaucoup de temps ensemble dans le foyer où résident les clubs du lycée... Alors quand on menace le foyer de la destruction, Umi et Shun décident de ne pas se laisser faire, et de conserver la vieille bâtisse...


 

Passons tout de suite le point qui me gonfle : oui, on a bien compris que Goro Miyazaki n'était pas son père et c'est moins bien etc etc... pff... Comme si c'était un argument, qu'il faille obligatoirement faire la comparaison. Tout le monde me l'a sorti ou presque, quand j'ai parlé d'aller voir ce film. Et tout le monde ou presque de rétorquer « oui enfin, il n'a pas le talent de son père », quand j'ai dit avoir aimé. Vrai ou pas, je m'en fous, je ne suis pas là pour parler du père et soit dit entre nous, ça m'énerve cette comparaison lancée comme un argument-massue :D. Voilààà ça va mieux, donc le film.

 

Et bien le film, je l'ai beaucoup aimé, donc. Et même plus que ça, tiens. J'y ai trouvé tout ce que j'étais venue chercher, et même davantage. J'ai été charmée, émue, en larmes, j'ai souri, ri, je me suis impliquée dans ce que vivaient les personnages... Et j'en suis ressortie toute bien, sur un petit nuage, vraiment décontractée. Et le film a occupé mon esprit un moment encore après (mais le fait qu'avec l'ami avec qui j'étais allée le voir, on en parle pendant au moins une heure a joué aussi :D). Ce n'est pas le meilleur produit par le prestigieux studio, mais c'est un film de grande qualité. Et il m'a fait du bien.

 

Point de yokaï et autres créatures fantastique que l'on peut trouver dans notamment Princesse Mononoke... Ici nous avons une histoire qui se veut réaliste, sur le fond et la forme. Mais bien entendu chez les Miyazaki, réaliste ne veut pas dire banal. L'une des choses qui m'a le plus plu dans cette histoire, c'est son contexte. Cela se passe au début des années 60, époque charnière dans laquelle le Japon est à cheval entre traditions et modernisme. Et le film illustre cela à merveille. On a d'un côté ces traditions qui passent par plein de petites choses, comme le cérémonial qui entoure la préparation du petit déjeuner et notamment du riz, par exemple... Et de l'autre on a, symbolisé par la destruction du foyer que l'on veut remplacer par un plus neuf, ce modernisme qui tend les bras au Japon et que beaucoup veulent saisir. Thème cher à Miyazaki père (par Jupiter, voilà que j'en parle!), la conservation de ce qui est, est ici bien illustrée donc, à travers cet immeuble pour lequel tous les clubs et même d'autres étudiants vont se battre afin qu'il reste debout. On trouve aussi une illustration moins symbolique et plus parlante de cela dans ce débat qu'ont les lycéens entre eux à un moment donné. L'argument de ceux qui veulent détruire le foyer est en gros « on est en 1963, on n'est plus dans l'après-guerre, il faut avancer ! ». Et les autres de rétorquer : « mais il faut préserver nos traditions et ce qui existe, sans cela comment construire le futur ? ». Derrière cela, on peut réfléchir à nombre de contradictions et de problèmes bien réels vécus par ce pays. En cela, La Colline aux coquelicots est un excellent tableau d'une époque intéressante.

 

A noter d'ailleurs qu'il est agréable de voir les femmes si présentes et si impliquées. Entre les lycéennes qui mettent la main à la pâte pour le foyer et les femmes de la pension où vit Umi qui sont toutes travailleuses, c'est assez sympa. J'en profite d'ailleurs pour dire que la pensionnaire à lunettes dont j'ai oublié le nom m'a fait beaucoup rire, tout comme le président du club de philo d'ailleurs, qui était vraiment fun :D.

 

Après le contexte, passons à la forme. Rien de nouveau sous le soleil : les dessins des films issus du studio Ghibli sont toujours extra. C'est très joli, très fin, très expressif et avec des couleurs pâles comme à l'accoutumée (et encore plus en phase avec ce film, du fait de son époque). On pourra cependant remarquer les extraordinaires détails apportés aux rues commerçantes dans lesquelles Umi va faire ses courses... Et évidemment le capharnaüm du foyer, qui fourmille de détails... et qui d'ailleurs n'est pas sans rappeler un certain Château Ambulant... Même punition pour les musiques, toujours justes, adaptées à la scène... Il y avait beaucoup de morceaux chantés, je trouve. Enfin par rapport aux autres films, j'ai eu l'impression qu'il y en avait bien plus, mais ce n'est peut-être qu'une impression ? Et j'ai tout particulièrement aimé le tout dernier, la chanson qui clôture le film, que j'ai trouvé très jolie...

 

Umi est une héroïne que je n'ai eu aucun mal à aimer. Elle est dévouée (il suffit juste de voir les premières minutes du film), tellement courageuse et douce... Elle n'a pas un caractère aussi fort que pouvait peut-être l'avoir une Sophie ou une San, mais elle n'en est pas moins une jeune femme pleine de ressources. Il y a quelque chose de très touchant aussi chez elle, en dehors de son altruisme... Le fait qu'elle hisse chaque matin ses drapeaux comme si l'espoir perdurait même après tant d'années, a quelque chose de très joli, mais d'assez triste tout de même... Oui, j'ai vraiment beaucoup aimé Umi.

Pour Shun, c'est peut-être venu moins rapidement, mais tout est relatif. Mais après quelques échanges entre lui et Umi, j'étais conquise. Il est courageux et surtout, il se bat pour ses convictions. Quand il prend la parole en public, quand on voit le boulot qu'il abat au sein du journal... Je crois que j'ai aimé ce côté pas forcément idéaliste ou un truc du genre, mais le fait qu'il soit simplement quelqu'un qui défend ses opinions et va au bout de ses idées. Rien que pour cela et bien qu'il puisse être apprécié de tous, j'ai trouvé le film très « adulte » dans son propos d'ailleurs.

 

Et évidemment si j'ai aimé les personnages séparément, je les ai aimé ensemble aussi. Ils forment un joli couple, ou duo, peu importe à quel moment du film on les prend. Rien n'est dit de façon vraiment explicite (sauf à une scène), mais on s'en fiche parce que le dessin à lui seul, suffit à tout nous faire comprendre. Je pense notamment à la scène du débat très animé où Shun prend la parole... et Umi le regarde avec tellement de surprise et d'admiration aussi... J'ai trouvé cela chouette.

Sinon, j'ai oublié son nom mais j'ai adoré l'ami de Shun, le directeur du journal. Il ne dit rien, il n'en pense pas moins, et il sait remonter ses manches quand on en a besoin...

 

Voilà, je crois avoir tout dit. Enfin « tout », non. Certains feront cela bien mieux que moi. Mais j'ai livré mon sentiment général du moins et tiens, pour le coup je me rends compte que je ne suis pas spécialement allée me balader sur le net afin de savoir ce que les gens pensaient du film... Je vais voir ^^

Tag(s) : #J-Dramas-J-movies
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