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Une série britannique, avec :

David Tennant : Dennis Nilsen (« Des »)

Daniel Mays : Peter Jay

Jason Watkins : Brian Masters

 

Série en 3 épisodes.

 

1983.

La police se rend chez Dennis Nielsen, après avoir été alertée quant à l'obstruction d'un égout près de chez lui.

Elle découvre que cet homme d'apparence banale est en réalité un redoutable tueur en série...

 

S'il ne s'agissait que d'une fiction, Des ne serait pas aussi terrifiante. Mais la série part d'un homme ayant réellement vécu, même si j'ignore jusqu'à quel point les faits représentés sont exacts, comme je ne connaissais pas du tout cette histoire avant.

Des ne comporte que 3 épisodes, aussi est-on très rapidement dans le vif du sujet, la série ne perdant pas de temps en introduction. La police est appelée suite à une plainte concernant un égout obstrué. Elle rencontre Dennis Nielsen (Des), se rend dans son appartement dans lequel l'odeur très particulière les alerte, et boum, Nielsen avoue très tranquillement que oui, il y a bien un cadavre ici. Dans la voiture qui l'emmène au poste, il estime à une quinzaine environ, le nombre de ses victimes, laissant les inspecteurs complètement sous le choc, entre incrédulité et effroi.

La scène du premier interrogatoire est marquante, parce que l'étonnement ressenti par l'inspecteur Jay est également le notre. Nielsen avoue tout, sans chercher à soustraire sa responsabilité. Il raconte ses meurtres aussi paisiblement que s'il racontait une histoire banale. Seul hic : il est incapable de se souvenir du nom de ses victimes, sans-abris pour la plupart. Des gens que personne ne recherchait, en somme. Or, il faut des noms pour l'inculper. Il finira par en retrouver un, ce qui permettra à l'enquête de réellement débuter.

Les 3 épisodes partent donc de là et vont jusqu'au procès, en passant par l'enquête minutieuse menée par l'équipe (peu aidée par une hiérarchie qui veut clore au plus vite cette enquête coûteuse) pour tenter de mettre un nom sur des corps qui ne sont pas identifiables car trop abîmés. Au total, ils en trouveront 8. Ce qui signifie que pour les autres, il n'y aura pas de justice, certaines victimes resteront éternellement dans l'anonymat.

Impossible de comprendre Nielsen, de savoir ce qui réellement le guide, même si son unique visiteur en prison est son biographe, Brian Masters. Il a beau raconter, on ne peut pas savoir ce qui l'a poussé à commettre ces actes affreux, ni savoir réellement ce qui l'anime aujourd'hui. Il dit qu'il assume ses crimes, qu'il faut rendre justice à ses victimes et donne l'impression de réellement faire un effort pour en retrouver les noms... mais son comportement n'indique pas vraiment un homme capable de remords ni qui se soucie d'autrui. Il semble même intéressé par la publicité dont cette affaire fait l'objet dans la presse. Il finira même par dire que s'il n'avait pas été arrêté, il aurait continué.

Ce qui est sûr, c'est que ce personnage est absolument glaçant. Il n'a rien d'un fou furieux, son ton restant invariablement calme et posé. Il a même l'air de monsieur-tout-le-monde, en réalité. Et c'est bien cela qui fait froid dans le dos finalement. On ressent le malaise des policiers, et on le comprend. Il faut dire que David Tennant, toujours très bon, excelle une fois encore dans ce rôle. Lui que l'on a vu par le passé jouer des personnages parfois agités, souvent peu sympathiques voire des antagonistes, n'avait encore jamais joué ce type de personnages, psychopathe tranquille.

En face, Peter Jay, l'inspecteur en charge de l'enquête, ne démérite pas. On le sent constamment halluciné, un peu dépassé par cette affaire énorme. Il se demande aussi souvent comment Nielsen a pu faire ce qu'il a fait durant des années sans que la police jamais, ne s'en rende compte. Et il a à cœur d'être à la hauteur de cette affaire. Il se bat pour qu'elle continue, refusant qu'une partie des victimes ne soit pas identifiées et qu'on ne puisse réellement inculper Nielsen pour ces meurtres-là... Lui et son équipe font un boulot incroyable, tout en jonglant avec une presse avide d'informations et une hiérarchie désireuse d'en finir au plus vite.

En-dehors de ces deux personnages, il y a surtout le biographe de Nielsen, désireux d'écrire un livre qui relate les faits mais qui ne glorifie pas l'auteur, chose que la police a bien du mal à comprendre. Mais les personnages ne sont pas si nombreux finalement, l'accent étant surtout mis sur Des et l'inspecteur.

Au final, une série qui fait froid dans le dos, sans que jamais rien ne soit montré pour le coup, et qui vaut le coup pour la qualité du casting.

Tag(s) : #Séries occidentales
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