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Une série créée par Peter Morgan, avec :

Claire Foy : Élisabeth II

Matt Smith : Philip Mountbatten

Vanessa Kirby : Margaret

John Lithgow : Winston Churchill

Alex Jennings : Édouard VIII

Victoria Hamilton : Elizabeth Bowes-Lyon

Jeremy Northam : Anthony Eden

Jared Harris : George VI

 

Série en cours, une saison diffusée. Renouvelée pour une saison 2.

 

The Crown nous raconte la vie (privée et publique) de la reine du Royaume-Uni Élizabeth II.

La saison 1 couvre son accession au trône à la mort de son père le roi Georges VI jusqu'à ses premières années de règne, au début des années 50.

Chaque saison couvrira une décennie de son règne.

 

Attention, pépite. The Crown est une grande série. Grande par sa justesse, sa crédibilité. Par la qualité indéniable de ses acteurs (et actrices), l'écriture, la mise en scène. C'est quand même assez génial, quand on aime regarder des séries, de tomber de temps à autres sur une qui, l'air de rien, discrètement, se révèle être de qualité supérieure à la production standard. J'ai beau être bon public, regarder toutes sortes de séries et apprécier un simple divertissement efficace, de temps à autres, regarder une série de grande qualité, cela fait quand même plaisir.

The Crown nous raconte dans sa première saison, les premières années de règne d'Elizabeth II, l'actuelle reine d'Angleterre (entre autres titres). Son accession au trône après le décès de son père Georges VI, et ses premières années de jeune souveraine, quelques années seulement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Nous suivons sa vie privée (son mariage avec le Duc d'Edimbourg, la relation tumultueuse de sa jeune sœur Margaret avec un homme divorcé...) que sa vie publique (son couronnement, ses apparitions, ses entretiens hebdomadaires avec son Premier Ministre...). Chaque saison explorera une décennie de son règne : la saison 2 par exemple, va apparemment s'intéresser à l'éducation de ses enfants (le Prince Charles notamment) et à la vie de Philip. On y verra aussi la rencontre avec le Président américain Kennedy (Michael C. Hall tiendra ce rôle, ce qui est une bien bonne nouvelle !).

C'est une Angleterre entre tradition et modernité qui nous est dépeinte là. Un grand pays, un pays qui n'a pas cédé devant le nazisme (le Premier Ministre Churchill incarne cet aspect), avec de solides valeurs et un respect de la Couronne en tant que symbole. Et de l'autre côté il y a le Duc d'Edimbourg qui aimerait « vivre avec son temps » pour le dire simplement, et qui ne voit pas par exemple, pourquoi Margaret ne pourrait pas épouser l'homme qu'elle aime sous prétexte qu'il est divorcé, chose que le Cabinet et l'Eglise ne peuvent cautionner.

Il faut dire que la famille royale est encore marquée par l'abdication d'Edward VIII (qui a renoncé au trône au bout de seulement quelques mois pour justement pouvoir se marier avec une femme divorcée). C'est ainsi que Georges VI est devenu roi et que la jeune Elizabeth était la prétendante au trône. Ce roi qui a renoncé à la Couronne, a dû s'exiler et même lorsqu'il revient au pays à la mort de son frère, la famille le tolère à peine, refusant que son épouse assiste aussi bien aux funérailles qu'au futur couronnement d'Elizabeth. Ce fait est plusieurs fois évoqué au cours de cette première saison, comme une mise en garde : comme si le moindre écart, la moindre tolérance qu'elle pourrait avoir (à l'égard de sa sœur notamment, ou de son époux épris de liberté), ferait vaciller la Couronne, comme son oncle a pu le faire des années auparavant.

On prend ainsi petit à petit conscience de la lourde charge qui s'est abattue sur cette toute jeune femme. Elle ne peut plus être une épouse ou une mère, ni même une femme : elle est la reine avant tout. Son mariage avec Philip, présenté comme très heureux au début (il s'agit bien d'un mariage d'amour) bat de l'aile petit à petit. Obligée de garder le nom des Windsor et de ne pas porter celui de son époux, ce dernier a l'impression de voir sa liberté se réduire. Il ne peut plus agir comme il l'entend et doit s'agenouiller devant sa femme, la reine. Il sort beaucoup avec des amis et ne cache pas son ressentiment, devant cette liberté qui lui est retirée. Même chose pour Margaret, la sœur de la reine, qui ne peut épouser l'homme qu'elle aime sous prétexte qu'il est divorcé. Chacun se plaint (avec raison) de cette liberté perdue, mais ce qu'Elizabeth ne dit pas, c'est qu'elle n'en a guère plus qu'eux, au fond. Entre le Cabinet, l'Eglise et ce qu'il convient de faire de manière générale, elle est bel et bien la reine, avant toute autre chose. Mais c'est une femme intelligente et capable, contrairement à ce que pensent certains. J'ai bien aimé par exemple l'épisode où elle se rend compte, à force de côtoyer des personnages importants, de son ignorance. Elle a reçu une éducation particulière, où elle apprenait les usages, les coutumes, la Constitution, mais rien en terme d'enseignement général. Rien en philosophie, en histoire, etc... Et elle fait ainsi appel à un professeur particulier pour lui apprendre toutes ces choses. C'est même dommage que cet axe n'ait pas été poursuivi en toile de fond sur plus d'épisodes car j'aimais bien cette idée. Quand la saison s'achève en tout cas, ce n'est plus la même Elizabeth qu'au début. Les adieux avec Churchill alors qu'il démissionne, sont très symboliques : il n'a plus rien à lui enseigner, et elle le remercie d'avoir si bien servi son pays durant tout ce temps... Une page se tourne.

Claire Foy et Matt Smith brillent, dans les rôles d'Elizabeth et Philip. Ils sont parfaits, individuellement et ensemble. Mais j'avoue que j'ai été très impressionnée par John Lithgow, qui campe un magnifique Churchill. Le personnage en soi est déjà impressionnant pour ce qu'il représente et incarne, même s'il est vieillissant, et l'acteur est absolument génial de charisme, de prestance et de justesse.

The Crown n'est jamais trop bavarde : même s'il y a de forts belles scènes et de bons dialogues, elle sait aussi se taire et nous laisser voir par nous-même ce qu'il faut. Elle a un équilibre parfait entre tous les aspects qu'elle aborde, et tout cela est très bien joué par un casting de haute volée. Vivement la saison 2, c'est tout ce que j'ai à dire !

Tag(s) : #Séries occidentales
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