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En 50 avant JC, toute la Gaule est occupée... Toute ? Non. Car un petit village d'Armorique peuplé d'irréductibles gaulois, entouré de camps retranchés romains (Babaorum, Laudanum, Aquarium et Petibonum) résiste encore et toujours à l'envahisseur... Voici à peu près, de mémoire et dans le désordre, ce que doit donner le petit texte présent au début de chaque album :)

 

Astérix, pour ceux qui l'ignoreraient, c'est une BD née en 1959 des talents respectifs de René Goscinny (au scénario) et Albert Uderzo (au dessin), puis Uderzo tout seul à partir de « Astérix chez les Belges », album durant lequel Goscinny décédera en 1977. On suit donc, ainsi que la petite introduction le dit, la vie d'un petit village à l'époque où les romains, Jules César à leur tête, occupaient la Gaule. Ce village, outre le fait d'être peuplé d'individus aussi irascibles que fous, possède grâce au Druide Panoramix la potion magique, breuvage qui leur donne une force surhumaine et qui donc leur permet de garder les romains à distance. La ruse de certains (Astérix en tête) fait le reste.

Astérix, c'est un phénomène qui dure depuis des décennies. Les puristes vous diront que malheureusement les derniers albums sont moins bons (et je ne m'en cache pas : j'en fais partie, c'est clair et net), mais qu'importe : la série est entrée dans la légende du 9ème art. Évidemment c'est tellement de choses qu'une simple chronique n'a pas la prétention d'en faire le tour... Il faudrait des articles par dizaines. Le but ici est de donner deux-trois clefs parmi tout ce qui compose ce grand univers, sans que cela  nesoit exhaustif, et de vous donner envie de vous plonger, voire vous replonger dans cette BD qui n'a pas pris une ride.

 

asterix-obelix.jpg Asterix03.jpg

 

Uderzo a un style de dessin que familièrement dans le jargon, on qualifie de « gros nez ». C'est un dessin tout en rondeur, pas simple du tout mais pour autant très fluide... A partir de quelques albums, du moins. Comme tout le monde ou presque, Uderzo a mis quelque temps à avoir ses personnages en main, à leur donner l'apparence qu'aujourd'hui on connaît. Qui plus, et surtout sur le premier album, les couleurs ont très mal vieilli et sont très ternes, ce qui n'aidait pas... Mais ne boudons pas notre plaisir : Uderzo a un talent évident et particulièrement pour toute scène qui doit fourmiller de détails. Exemple typique : les scènes de bataille (entre les gaulois eux-mêmes ou avec les romains, d'ailleurs) où chaque personnage est travaillé et on peut passer ainsi un moment à décortiquer la case (qui bien souvent prend une partie ou la totalité de la planche) afin de tout saisir. Et puis il était excellent pour ce qui était de reproduire les expressions des personnages : c'est tout de même un dessin très vivant, que le trait d'Uderzo !

 

Ils sont trop nombreux à citer, mais je pense qu'on a tous en tête la majorité de ces personnages que l'on aime tant : Astérix, Obélix, Panoramix, Assurancetourix, Abraracourcix, Agecanonix, Ordralfabétix, etc etc... Ces gaulois têtus, ronchons, qui se tapent dessus en un rien de temps, sont aussi franchement drôles et surtout : unis comme les doigts de la main. Les manipulateurs (« le Devin », par exemple), l'armée romaine, un fauteur de troubles (« la Zizanie »), l'argent (« Obélix et compagnie », une femme (« La rose et le glaive »)... rien ne semble pouvoir en venir à bout, au final. Leurs éternelles querelles sont un vrai régal, même après plusieurs albums. Évidemment le héros ainsi que le titre de la série l'indique, est bel et bien Astérix : courageux, malin, intelligent et bien sûr fort grâce à la potion magique, Astérix était tout désigné pour être le héros de ces aventures (bien que lui aussi ait parfois un sale caractère)... Mais Astérix ne serait pas aussi efficace sans son indéboulonable compagnon, Obélix. Livreur de menhir de son état et fort en permanence car il est tombé dans la potion magique étant petit, Obélix aime manger, et taper sur les romains... et il est toujours de la partie aux côtés de son fidèle ami.

 

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Si Astérix fonctionne autant et couvre toutes les générations, c'est probablement grâce au savoir-faire de René Goscinny, qui a instauré une vraie double lecture dans cette série. C'est-à-dire qu'on peut lire les albums étant enfant, mais on peut les lire en tant qu'adulte aussi, parce que les différentes couches du récit permettent de saisir les choses autrement. Par exemple l'humour est très présent et notamment sous forme de calembours, qu'évidemment un enfant ne peut pas saisir (pas tous, du moins). Et c'est cela qui est formidable avec cette BD : à chaque relecture, on comprend quelque chose que l'on n'avait pas vu auparavant : un jeu de mot, une référence culturelle, une caricature... Oui, car les auteurs s'amusent : au fil des albums, parfois les personnages ont la tête d'une personnalité (souvent de l'époque), et c'est toujours sympa à reconnaître. Il y en a eu énormément mais citons par exemple Annie Cordy, Lino Ventura, Sean Connery ou encore Pierre Tchernia, grand ami des auteurs et narrateur des dessins animés...

Pour revenir un instant sur l'humour, notons aussi qu'il est d'abord présent dans les noms des personnages, que ce soient les romains ou les gaulois : c'est souvent un nom amusant ou une référence.

Quand on grandit, on atteint donc cet autre niveau de lecture et on comprend pas mal de choses. D'abord que Goscinny se documentait énormément sur l'époque dans laquelle il faisait évoluer ses personnages... Et cela se voit parce que certaines des références utilisées, sous couvert d'humour, font en réalité montre d'une grande connaissance des choses. Et puis plus largement, parfois le contexte d'un album illustre plus ou moins symboliquement un contexte réel de l'époque (par exemple « La Rose et le glaive », qui traite de la montée du féminisme, ou « Le Grand Fossé », allusion au Mur de Berlin...).    

 

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On a du mal à s'imaginer l'engouement que cela suscitait à l'époque. Les chiffres de vente du journal Pilote (dans lequel Astérix fut d'abord pré publié) étaient plus que bons et par la suite, les ventes des albums rapportèrent gros à Dargaud (avant que les auteurs ne publient Astérix dans la maison d'édition « Albert-René » qu'ils avaient créé). Les albums furent traduit dans d'autres langues, ce qui montre que le phénomène prenait une ampleur internationale. Par la suite il y a eu quelques dessins animés issus des albums (avec l'inoubliable voix de Roger Carel en Astérix notamment), puis des films (quatre à ce jour).

Bref, tout cela pour dire que bien que la série soit née en 1959, aujourd'hui en 2012, on en parle encore. Cela se lit, ça se vent... Astérix est une BD qui n'a jamais été passée de mode, et ça, ce n'est quand même pas rien.    

Tag(s) : #BD Franco-belges
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