Happy valley

Une série britannique créée par Sally Wainwright, avec :

Sarah Lancashire : Catherine Cawood

Siobhan Finneran : Clare Cartwright

James Norton : Tommy Lee Royce

Rhys Connah : Ryan Cawood

Charlie Murphy : Ann Gallagher

Série terminée en 3 saisons.

Catherine Cawood, sergent de police dans une petite ville, élève avec sa sœur Clare, son petit-fils Ryan. Elle tente de se remettre du drame qui les a frappé 8 ans auparavant, alors que sa fille s'est suicidée après avoir été violée par Tommy Lee Royce, un délinquant. Mais quand Tommy sort de prison, Catherine est obsédée par l'idée de garder un œil sur lui...

Parallèlement, la police est mobilisée par l'enlèvement d'Ann Gallagher, fille d'un homme d'affaires prospère...

Happy valley est une série britannique au format classique : 3 saisons de 6 épisodes me semble-t-il, cela se regarde donc assez vite. La dernière saison s'est faite attendre, mais comme j'ai découvert la série sur le tard, j'ai pu enchaîner les épisodes.

D'emblée, ce qui frappe, c'est le charisme et la personnalité de notre protagoniste, Catherine (très bien interprétée par Sarah Lancashire, au passage). C'est une femme qui a eu sa part de malheurs : sa fille s'est suicidée peu après avoir donné naissance à son fils Ryan, issu du viol qu'elle a subi. Ce drame a déchiré la famille, puisque les relations entre Catherine et son fils Daniel ne sont pas vraiment au beau fixe. De plus, sa décision d'élever Ryan, qui rappelle à tous le drame qu'ils ont vécu, a fait voler en éclat son mariage avec Richard, qui refuse de considérer Ryan comme son petit-fils.

C'est donc avec sa sœur Clare, ancienne alcoolique repentie, que Catherine élève cet enfant au comportement difficile par moments, tout en accomplissant chaque jour son devoir avec professionnalisme. Si chaque saison suivra une affaire qui mobilise la police particulièrement, tout est lié à l'histoire personnelle de Catherine puisque dans chacune, Tommy Lee Royce est présent par exemple. Cet homme qui est responsable du malheur de sa fille, selon Catherine, a purgé une peine de prison pour d'autres faits, et est libéré lorsque la série débute. On sait donc que confrontation il y aura tôt ou tard, et qu'elle ne se passera pas bien. De manière logique d'ailleurs, la série se conclue en mettant un point final à l'histoire entre Tommy et Catherine, au cours d'un face à face intense et très bien interprété par les deux acteurs, d'ailleurs ! Une scène inoubliable.

Pas mal de têtes connues sont au casting, dans des rôles plus ou moins récurrents et importants, à commencer par Siobhan Finneran dans le rôle de Clare, qu'en tant que fan de Downton Abbey, j'étais ravie de revoir ! On notera aussi James Norton, dans le rôle de Tommy, aux antipodes du pasteur torturé de Grantchester ! (ça fiche un coup, je vous dirai, je m'en suis toujours pas bien remise ^^). On croise aussi d'autres têtes bien connues d'amateurs de séries britanniques, au cours des 3 saisons.

On pourrait croire, à tort, que qu'on a là une énième série policière britannique comme il en existe tant et plus : une petite ville à l'ambiance morose, une policière charismatique et qui ne s'en laisse pas compter... Mais Happy valley est de la gamme au-dessus, un peu comme Broadchurch l'a été en son temps. La justesse de la psychologie des personnages, l'écriture, les dialogues, tout donne à Happy valley une dimension nettement plus importante et en fait une série clairement au-dessus du lot.

Et l'une des forces de la série, c'est que même si chaque saison nous amène des enquêtes distinctes, tout est toujours lié. On aurait pu croire à l'issue de la première saison, que le chapitre plus personnel de la vie de Catherine était clos et qu'on partirait sur autre chose ensuite, et c'est là que la série surprend, en restant constamment liée à son passé (tout en évitant la redite pour autant) et en n'oubliant pas les personnages du début : Tommy bien sûr, mais aussi Ann notamment.

La seconde saison prend le temps de s'attarder sur Tommy d'ailleurs, et d'en faire quelqu'un de plus intéressant qu'un « simple » psychopathe violeur et tueur. C'est avant tout un manipulateur hors pair qui se victimise constamment, et le personnage est autant détesté de Catherine, que du spectateur !

Chaque personnage est intéressant, terriblement humain -ce sont finalement des gens ordinaires que nous croisons, qu'ils soient du bon ou du mauvais côté-, et le casting est impeccable de bout en bout. Happy valley est une valeur sûre du genre, et encore une fois, un cran au-dessus du lot.