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Un film de Phillip Noyce, avec :

Brenton Thwaites : Jonas

Jeff Bridges : le Passeur

Odeya Rush : Fiona

Alexander Skarsgard : le père de Jonas

Katie Holmes : la mère de Jonas

Meryl Streep : Elder

Cameron Monaghan : Asher

(2014)

Dans le futur, les émotions ont été supprimées et toute trace du passé a disparu. Arrivés à un certain âge, les jeunes garçons et les jeunes filles se voient attribués une fonction dans la société, en liant avec leur caractère.

Jonas lui, devient le dépositaire de la mémoire, le seul qui saura de quoi était fait le passé. Il va apprendre auprès de l'actuel Passeur, tout ce qu'il lui faut savoir...

Avant toute chose, je précise que je n'ai absolument pas l'habitude de ce genre de films. Ce n'est pas vers ceux-là que je me tourne en priorité, ni que j'irais voir au cinéma spontanément, sans que je sache bien pourquoi, dans le fond. Je n'ai pas spécialement quelque chose contre, c'est juste que ça ne m'attire pas vraiment. Bref, tout cela pour dire que du coup, je n'ai pas vraiment de point de comparaison et par exemple quelqu'un pourra me sortir « on a déjà vu ça 10 fois, c'est pas nouveau ! », ben pour moi du coup, le film a un aspect vachement novateur, forcément. Peut-être, du coup, que je l'ai abordé d'une autre façon que quelqu'un qui voit régulièrement des films de ce style, je ne sais pas.

Pour le coup, je dois dire que The Giver m'a fait carrément flipper. Pas au sens habituel car le film n'est absolument pas gore ou du genre thriller, rien de tout ça. Mais c'est comme quand vous avez une phobie, une peur intense et que vous vous cognez un film qui vous la met en lumière pendant 2h (merci au Seigneur des Anneaux pour la groooosse araignée ><), un peu. Bon, ma comparaison est poussée, mais c'est l'idée. Le fait de voir pendant 1h30 environ, des gens qui n'ont plus aucune émotion, ça m'a glacée. Des gens qui tuent sans s'en rendre compte, parce que le concept n'existe plus et que pour eux, ça n'est pas un crime. Des gens qui vivent sous le même toit mais ne sont pas une famille au sens où on le connaît puisqu'ils disent « j'apprécie ta compagnie » plutôt que « je t'aime ». Je trouve tout ça hyper flippant. Je ne sais pas si c'est le fait qu'ils n'aient plus d'émotions ou bien le fait qu'ils ne s'en rendent pas compte (ce qui est lié, évidemment), mais c'était dérangeant, j'ai trouvé. Particulièrement une scène, avec le père de Jonas, où j'ai dû gober les mouches tant ça m'a achevée...

Le père de Jonas qui au passage, est Alexander Skarsgard (l'excellent Eric de True Blood). Et d'ailleurs la maman, c'est Katie Holmes, qui pour le coup n'a pas un rôle bien palpitant. Mais le beau linge ne s'arrête pas là puisqu'on a aussi Meryl Streep, qui pour le coup, a elle-aussi eu de meilleurs rôles. Mais les acteurs ne sont pas en cause en fait : sortis de Jonas et du Passeur, et un brin de Fiona, le film ne s'arrête que brièvement sur les autres personnages, donc forcément... Jeff Bridges fait un bon boulot dans le rôle du Passeur d'ailleurs, et Brenton Thwaites est honnête, dans celui de Jonas.

Jonas, c'est celui par qui tout arrive. Arrivé à l'âge où l'on va lui donner une fonction, une place dans la société, il se retrouve en fait à être le prochain Passeur, celui qui détient la mémoire du passé, du temps où il y avait des émotions (et donc, où le monde ne tournait pas rond). Le film tourne donc autour de ce passage de témoin entre l'actuel Passeur et ce jeune garçon à qui il va apprendre ce qu'il sait. Et au début je m'attendais à ce qu'il lui livre des faits historiques, des inventions ou je ne sais quoi. Je ne m'imaginais pas que l'enseignement se passerait ainsi. En fait le Passeur va lui faire découvrir la neige, la luge, la musique, l'amour... Tout ce qui existait avant et qui a été banni pour que le monde soit meilleur. Du coup on a de jolies scènes (celle sur la découverte de la musique était bien jolie, tout comme l'enchaînement de scènes de la fin d'ailleurs). Et on arrive du coup à cette réflexion : est-ce qu'on est plus heureux, est-ce que tout va mieux sans émotions ? Quand on voit les horreurs qu'apprend Jonas sur le passé (et qui sont bien réelles), on commence à comprendre ce qui a mené à la société qu'on a sous les yeux. Mais le souci c'est qu'on ne peut pas cloisonner : quand on ressent les choses, on ressent tout. Le bon comme le mauvais. L'horreur comme le merveilleux. Jonas va ainsi découvrir les deux. Et quand on voit la société formatée, les gens dénués de toute consistance, personnellement ça aurait tendance à me faire autant froid dans le dos que les horreurs de la guerre, par exemple.

Oh, je dois dire aussi que j'aime beaucoup l'idée selon laquelle le film est en noir et blanc, et la couleur arrive progressivement, par les yeux de Jonas. Cela illustre très bien le propos.

Le film glace, comme il émerveille parfois, car on redécouvre nous aussi certaines choses simples, tandis que Jonas l'expérimente lui, pour la première fois. Je me suis ainsi prise à sourire une fois ou deux... Au final j'ai bien aimé. Ce genre de films sur un monde futuriste avec une société pensée de cette façon, pour moi c'était assez nouveau, alors je ne sais pas dans quelle mesure cela a joué... Mais dans le fond peu importe : j'ai bien aimé :).

Tag(s) : #Films et dessins animés
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