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Un film réalisé par Penny Marshall, avec :

Robin Williams : Dr Malcolm Sayer

Robert De Niro : Leonard Lowe

Julie Kavner : Eleanor Costello

Ruth Nelson : Madame Lowe

John Heard : Dr Kaufman

Penelope Ann Miller : Paula

(1990)

 

Le docteur Malcolm Sayer, jeune médecin plus familier avec le monde de la recherche qu'avec les patients, est embauché dans une clinique psychiatrique. Cette clinique contient un certain nombre de patients plongés depuis des années dans un état catatonique. Le plus ancien est Leonard, âgé de 50 ans et qui souffre de cette maladie depuis son plus jeune âge.

Malcolm souhaite aider ces patients que tout le monde semble avoir abandonné, et met au point un remède, qu'il va tester sur Leonard en premier lieu. Et le miracle opère...

 

L'Eveil est un très beau film, assez dur psychologiquement, mais en même temps beau, et qui en tout cas, donne à réfléchir. Sur ce qui est important, sur des choses toutes simples que quelqu'un de sain fait sans y penser ni même apprécier, par exemple. La fin du film est courue d'avance, il n'empêche qu'on espère que le miracle perdure, même si cela semble trop beau pour être vrai.

C'est incroyable de voir le personnage de Leonard (puis d'autres patients), qui était sans aucune réaction depuis des années, comme une coquille vide, répondre au traitement. Parler, se déplacer, avoir des interactions avec les autres (et notamment sa mère, qui a veillé sur lui toute sa vie)... Les premiers moments et jours après que le traitement commence à donner des résultats, sont vraiment poignants.

On le doit à l'interprétation absolument magistrale de Robert De Niro dans le rôle de Leonard. Je ne suis pas une fan de ce grand acteur, dont je connais mal la filmographie finalement, mais il est étonnant dans le rôle de Leonard, de bout en bout, et nous fait passer par toutes les émotions. Leonard a commencé à ressentir les premiers signes de la maladie dès ses 11 ans, et son état s'est dégradé jusqu'à ce qu'il ne donne plus aucune réponse durant une trentaine d'années, quelle qu'elle soit. C'est une vie bien triste et l'on est obligé d'avoir de la compassion pour lui, car ce mal est bien cruel. Et lorsqu'il se réveille grâce au traitement de Malcolm, c'est émouvant de le voir découvrir tout ce qu'il a manqué toute sa vie. Seulement, s'il a 50 ans sur le papier, Leonard est encore un enfant dans sa tête, puisqu'il n'a pas vécu une vie avec un déroulé dit normal, et ses réactions sont excessives. De même, le monde qu'il a quitté n'est plus celui dans lequel il doit évoluer aujourd'hui. D'ailleurs, sa mère voit toujours en lui un enfant, et non un homme.

Et puis, lorsque le traitement donne des signes de faiblesse, Leonard qui a maintenant conscience des choses, refuse évidemment de revenir à son état catatonique. Cela m'a beaucoup fait penser à « Des fleurs pour Algernon », cette histoire où un déficient mental profite d'un traitement qui le rend non seulement « normal », mais encore, très intelligent, et qui lorsque le traitement cesse d'agir, comprend qu'il va redevenir ce qu'il était auparavant... C'est un peu le même principe, et c'est évidemment très cruel, car on a donné au personnage de l'espoir, un aperçu de ce qu'il pourrait avoir, et de ce qu'il va perdre.

Robin Williams, acteur que j'aime beaucoup, a toujours excellé au-delà du registre comique, dans des rôles plus sérieux voire plus sensibles. C'est le cas ici et il est tout en sobriété. Il est très juste dans le rôle de ce médecin pas spécialement à l'aise avec les patients (et en règle générale comme on le découvrira, dans les relations humaines), et il va avoir à cœur de soigner ces gens qui n'intéressent personne. Il va même développer une amitié sincère avec Leonard, sans doute le premier ami qu'il ait eu, et le déclin de ce dernier, au-delà de l'échec scientifique, va également être douloureux pour lui. Paradoxalement, ce personnage mal à l'aise en société, déborde d'humanité, et Robin Williams nous le fait parfaitement ressentir.

Le film reste sobre, que ce soit dans sa mise en scène ou sa bande son, comme dans le jeu de ses acteurs. Et c'est bien comme cela qu'il touche : il ne sort pas les violons, mais nous touche car il est sobre et sincère. Un film à voir, assurément.

Tag(s) : #Films et dessins animés
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