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Une mini-série franco-belge réalisée par Slimane-Baptiste Berhoun, avec :

Tomer Sisley : Ludovic Béguin

Camille Claris : Mélanie Béguin

Éric Pucheu : Nathan Leroy

Sandrine Salyères : Florence Leroy

Anaïs Parello : Juliette Béguin

Zineb Triki : Parvana Rabani

Juliette Plumecocq-Mech : Agathe Burtin

Léo Chalié : Kim Jaguin

Évelyne El Garby-Klaï : la commissaire Yasmine Ben Salem

Marc Andreoni : le commissaire Le Goff

 

Série en 6 épisodes.

 

En 1998, Mélanie Béguin, jeune juge d'instruction mariée à un policier, Ludovic, et jeune mère de la petite Juliette, est retrouvée morte sur une plage sur laquelle elle allait souvent courir. Un tragique accident.

En 2025, Ludovic a refait sa vie avec Parvana, avec qui il a eu un fils. Une femme est retrouvée morte sur la même plage que Mélanie autrefois. En charge de l'enquête, Ludovic est forcément perturbé. Le soir, alors qu'il procède à la reconstitution de la scène de crime dans la salle de réalité virtuelle prévue à cet effet, une faille temporelle s'ouvre et il aperçoit soudain Mélanie, en train de courir en 1998... Il parvient à communiquer avec elle et immédiatement, il n'a qu'une idée en tête : lui sauver la vie.

 

Cette courte série franco-belge part d'un concept assez novateur, qui est la réalité virtuelle au sein des enquêtes policières. Cela nous est expliqué au début : la scène de crime est cartographiée via des drones, et dans une salle de réalité virtuelle, le policier peut ainsi, à l'envie, revoir cette scène, zoomer, etc, afin de déceler un détail qui aurait pu lui échapper la première fois. C'est comme cela que débute l'histoire pour Ludovic, qui a la petite cinquantaine et qui avait pris sur lui pour revenir physiquement à l'endroit où, 27 ans plus tôt, le corps de sa femme avait été retrouvé. La série s'ouvre d'ailleurs sur ce terrible moment où ses collègues, en 1998, viennent lui annoncer la nouvelle alors que leur petite fille est toute jeune...

Les bases sont vite posées : une sorte de faille temporelle permet à Ludovic d'apercevoir Mélanie sur cette plage dans un premier temps, puis de communiquer avec elle ensuite. Pour qu'ils puissent se parler, elle doit venir sur cette plage, et lui dans la salle de réalité virtuelle (où la technicienne s'interroge de voir Ludovic venir si souvent revoir la scène de crime...). L'incrédulité passée, Mélanie est obligée de croire à l'histoire de Ludovic, et d'intégrer le fait qu'elle va bientôt mourir, et laisser derrière elle une fille qu'elle ne verra pas grandir.

Très vite, un petit test leur permet de voir qu'ils peuvent changer le passé, grâce aux connaissances que Ludovic a de l'avenir. Chaque action différente aura des répercussions visibles pour Ludovic en 2025. S'il est déterminé à ne pas laisser Mélanie mourir, Ludovic est vite confronté aux conséquences des changements qu'ils opèrent : si Mélanie ne meurt pas, par exemple, alors Ludovic ne rencontrera pas Parvana, sa seconde épouse. De ce fait, leur fils Sam n'existera pas, ce qui pour Ludovic, est impensable.

Il faut donc concilier la vie de Mélanie avec celle que s'est construite Ludovic après sa mort. Et la série est très émouvante de ce point de vue, car il y a quelque chose de profondément injuste, qui revient sans cesse. Avec Mélanie évidemment, qui est toute jeune, amoureuse, jeune mère, et qui devient folle car l'inévitable semble se rapprocher sans qu'elle ne puisse rien y faire malgré ses efforts, tout en devant garder le secret (qui pourrait croire qu'elle communique avec son mari, 27 ans plus tard ?). En plus, on voit très vite que ce qui est passé pendant des années pour un accident, est en fait un meurtre, ce qui ajoute au drame et on ne sait plus à qui faire confiance....

C'est injuste pour Parvana aussi, qui sent bien que son mari a changé, et qui ne sait pas pourquoi. Elle est la mère de son fils, elle a élevé Juliette, et c'est quelqu'un de très bien. Elle ne mérite pas d'être écartée -et sans le savoir en plus !- de la vie de Ludovic...

Et puis évidemment, c'est injuste pour Ludovic aussi, qui doit choisir entre sa première femme et la mère de sa fille, et sa seconde épouse, qui l'a aidé à remonter la pente, et s'est occupée de sa fille comme si c'était la sienne... Un choix impossible, en somme. Il y a certaines scènes assez crève-coeur, à certains moments, où on se demande presque si Ludovic, ou même Mélanie, ne vont pas perdre la raison... Il y a quelque chose d'affreux à savoir, et à ne pas parvenir à changer les choses. Et c'est vrai que le plus on avance, le plus la fin heureuse pour tout le monde semble difficile...

Personnellement, j'ai été rapidement happée par l'histoire, bien rythmée, et le suspens qui s'en dégage. On circule sans problème entre les 2 époques (les personnages étant assez bien vieillis, Ludovic notamment), et ce petit côté Retour vers le futur ne peut que me plaire, forcément ^^ (le coup du personnage qui disparaît de la photo était un vrai clin d'oeil), et on comprend très vite les règles du « jeu » : si je change cela, alors ceci sera modifié aussi...

Si l'enquête est intéressante et si certains suspects envisagés rajoutent encore au drame, c'est vraiment cette histoire familiale qui donne à la série tout son côté dramatique et son émotion.

Les acteurs sont convaincants, Tomer Sisley en tête. Il trouve ici un rôle moins excentrique que celui qu'il avait dans Balthazar, et il est très bon dans les scènes clairement dramatiques... J'ai aussi beaucoup aimé Zineb Triki dans le rôle de Parvana, ou encore Juliette Plumecocq-Mech, qui joue la technicienne de la police et dont l'humour m'a bien plu...

Vortex est une série qui change des productions habituelles en lorgnant un peu sur le côté science-fiction, même si tous les ingrédients de l'enquête policière sont bien présents par ailleurs. Ce mélange m'a bien plu, et j'ai vraiment adhéré à l'histoire.

Tag(s) : #Séries occidentales
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