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Un film de Christian Vincent, avec :

Fabrice Luchini : Michel Racine

Sidse Babett Knudsen : Ditte Lorensen-Côteret

Victor Pontecorvo : Martial Beclin

Candy Ming : Jessica Burton

(2015)

Michel Racine est président de cour d'assises. Un président « à deux chiffres », dit-on : avec lui, on en prend minimum pour 10 ans. Fraîchement séparé, vivant à l'hôtel, il n'a pas exactement la réputation d'être quelqu'un d'abordable.

Un nouveau procès s'ouvre, où un homme est accusé d'avoir tué sa petite fille. Et parmi les jurés, Racine reconnaît Ditte Lorensen-Côteret, une femme dont il est tombé amoureux des années plus tôt...

 

Pour tout dire, en lisant le synopsis, je ne m'attendais pas vraiment au film que j'ai vu. La façon dont le résumé (officiel) est tourné, me laissait à penser que j'allais plus voir une histoire d'amour, sur fond de procès. Alors qu'en fin de compte, cela a été exactement l'inverse. Nous suivons un procès, et l'histoire d'amour est vraiment en toile de fond. Cela dit, la surprise fut bonne, parce que j'ai vraiment aimé le film.

Nous allons suivre le procès de Martial Beclin, un homme accusé d'avoir tué son bébé de 7 mois à coups de pieds (oui, il y a plus joyeux, mais en même temps c'est les assises, hein...). Nous allons entendre les témoins, un policier qui a interrogé cet homme la nuit où il s'est présenté au poste de police, son épouse... Petit à petit, la nuit où le bébé est mort va plus moins prendre forme à nos yeux ainsi qu'à ceux des jurés, grâce à ces témoignages... Tout cela, alors que l'accusé plaide non coupable et ne souhaite pas s'exprimer, répétant simplement en boucle qu'il n'a pas tué sa fille. D'emblée, il faut dire qu'il peut y avoir une certaine frustration à ce sujet. Racine vient à un moment donné dire aux jurés que peut-être, on ne saura jamais la vérité sur cette affaire. Que seul le couple la connaît, et qu'il est possible qu'on ne sache jamais si cet homme et coupable et s'il ne l'est pas, qui a vraiment tué cette enfant. Mais que ce n'est pas leur affaire : les jurés doivent voter coupable ou non coupable avec les faits qu'on leur présente, et voir s'il subsiste ou non le fameux « doute raisonnable ». Avec cette scène, on aura compris qu'on ne saura pas le fin mot de cette affaire, que ce n'était pas un discours en l'air. Ce qui sûrement, arrive fréquemment dans la vraie vie. Et j'ai bien aimé ce discours, qui éclaire sur pas mal de choses et qui nous fait prendre conscience du rôle crucial qui est celui de juré. On n'assiste pas ici à des débats sans fin entre eux tous, à la manière par exemple du film « 12 hommes en colère ». Il y a des discussions entre eux sur l'affaire, mais elles sont ponctuelles et ne prennent pas énormément de place. D'ailleurs peu de jurés sont mis en avant, à l'exception de Ditte. C'est vraiment le procès, l'écoute des témoins et les questions posées par les avocats, le président ou les jurés, qui prennent la majorité de la place dans le film.

Et j'ai trouvé cela assez passionnant. Le film fait moins de 2h et c'est suffisant (bien que le propos aurait pu être encore plus développé, c'est sûr), je n'ai pas ressenti de lassitude. En soi il ne s'y passe pas grand chose, c'est très contemplatif alors cela pourra ne pas plaire à certaines personnes, mais moi j'ai adoré. J'ai trouvé cela assez intense (et j'aimais assez la prestation de l'acteur qui joue l'accusé, Victor Pontecorvo).

C'est dû à la qualité des dialogues et à la mise en scène (un détail, mais j'ai bien aimé l'introduction du film par le dessinateur qui assiste au procès, et le fait qu'on voit régulièrement à la caméra, ce que donnent ses dessins des divers protagonistes), mais c'est aussi dû à la (c'est le cas de dire) magistrale performance de Fabrice Luchini dans le rôle du président (et non pas du juge ^^). C'est un acteur qui n'a plus rien à prouver maintenant, qui est bien connu pour ses envolées lyriques, son phrasé particulier et sa grande culture, et qui il faut bien le dire, parfois cabotine un max. mais ici je l'ai trouvé très juste, très pondéré, et sa prestation en était d'autant plus forte. Racine, ce n'est pas forcément un homme avenant (encore que je m'attendais à bien pire vu le résumé du film, je m'attendais à une telle peau de vache...), mais c'est quelqu'un d'intelligent et qui fait bien son boulot. Ses questions sont pertinentes, il mène ces assises de main de maître, et honnêtement après ça, il est difficile d'imaginer quelqu'un d'autre que Luchini dans ce rôle, puisqu'il était parfait.

Sidse Babett Knudsen, que je ne connaissais pas, n'était pas en reste. Elle joue donc Ditte, qui figure parmi les jurés et qui des années plus tôt, avait soigné Racine (elle est médecin). C'est là qu'il est tombé amoureux d'elle, et c'est un peu resté sans suite. Le charme de l'actrice fait des merveilles puisqu'en plus d'être très jolie, elle paraît très douce et très humaine. Et pas bête aussi, on le voit aux réflexions qu'elle a ou aux questions qu'elle pose. C'est une femme divorcée, mère, qui accepte de rencontrer Racine en-dehors du procès, mais qui ne semble pas aussi passionnée que lui. En tous cas l'actrice campe bien son personnage, que j'ai par ailleurs bien aimé. Et finalement, le fait que l'histoire d'amour soit au second plan ne m'a pas du tout dérangé, j'ai bien aimé au contraire, qu'on ait de la place laissée à l'imagination comme cela...

En-dehors d'elle, les autres jurés interviennent ponctuellement, mais ils sont assez peu développés voire caricaturaux, représentant chacun un « type » de personnes, le trait étant d'ailleurs un peu trop forcé pour certains.

Le film était intéressant, reposant plus sur la réflexion et les dialogues que sur de l'action, et je l'ai trouvé assez convaincant dans ce qu'il montrait. Tout aussi convaincant que l'étaient d'ailleurs, les prestations des différents acteurs et actrices.

Tag(s) : #Films et dessins animés
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