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Un film réalisé par Gabriel Le Bomin, avec :

Lambert Wilson : Charles de Gaulle

Isabelle Carré : Yvonne de Gaulle

Olivier Gourmet : Paul Reynaud

Gilles Cohen : Georges Mandel

Laurent Stocker : Jean Laurent

Sophie Quinton : Suzanne Vendroux

Tim Hudson : Winston Churchill

Philippe Laudenbach : le maréchal Philippe Pétain

(2020)

 

Mai 1940. Charles de Gaulle est promu général alors que la France s'effondre face à l'armée allemande. Le gouvernement actuel songe à abdiquer face à l'ennemi afin de sauver ce qui peut l'être, et ce n'est rien de moins que le vainqueur de Verdun, le maréchal Pétain, qui prône cette solution.

De Gaulle lui, s'oppose à cette idée, persuadé que tout n'est pas perdu et que la France doit résister. Il rallie Londres afin de demander l'aide du premier ministre anglais, Churchill, laissant ainsi sa femme Yvonne et leurs 3 enfants sur les routes, fuyant l'arrivée des allemands...

 

De Gaulle se propose de nous faire entrer dans l'intimité du Général. Bien sûr, tout ceci s'inscrit dans un contexte particulier, en pleine Seconde Guerre Mondiale (année 1940 plus spécifiquement), mais c'est davantage l'homme, plus que le militaire ou le politique, que le film veut nous faire découvrir. De nombreuses scènes sont consacrées à des moments en famille, avec sa femme Yvonne et leurs enfants.

Difficile de parler du film sans évoquer la relation particulière, forte et touchante qui unie le Général à sa plus jeune fille, Anne, atteinte de trisomie 21. On découvre ainsi un homme affectueux, particulièrement avec elle, et aimant. C'est un peu déroutant parce que dans l'inconscient collectif, cet homme fait plus l'effet de quelqu'un de très sobre, pas nécessairement froid, mais en tout cas pas non plus très chaleureux. C'est donc assez étrange de voir ce genre de moments intimes où finalement, cet homme qui est une figure incontournable de l'Histoire de France, n'est qu'un homme, un mari et un père.

Difficile aussi, de parler du film sans saluer la performance impeccable de Lambert Wilson, qui est toujours juste et qui le prouve une fois de plus ici, en adoptant la silhouette et le phrasé de son modèle, sans verser dans la caricature non plus. Isabelle Carré ne démérite pas non plus, en Yvonne De Gaulle, désespérée et inquiète pour les siens, mais en même temps très forte... Elle apporte beaucoup de sensibilité au personnage, dont on sent le réel attachement à son époux, et réciproquement d'ailleurs.

Le reste du casting convient, même si ce sont réellement les deux acteurs principaux qui portent le film. On notera Olivier Gourmet en Paul Reynaud ou la trop courte -mais bonne- apparition de Philippe Laudenbach en maréchal Pétain. Un peu déçue toutefois par l'acteur qui incarne Churchill, mais il faut dire que ce dernier a été beaucoup interprété ces dernières années à la télévision ou au cinéma, et par d'excellents acteurs donc peut-être que la comparaison était trop dure (personnellement, je reste sur Gary Oldman dans Les Heures sombres et John Lithgow dans The Crown).

Je dois dire que j'ai apprécié le film. Je ne me suis pas ennuyée, je n'ai pas vu le temps passer. Pour autant, je ne l'ai pas aimé autant que je l'aurais cru/voulu. J'y ai cherché sans le trouver, un certain souffle épique, une grandeur … En fait, j'aurais souhaité voir que le film soit plus historique, au sens des événements de l'époque. Il y a bien les entrevues avec Churchill, il y a au début les réunions avec le pouvoir en place (trop rares ou brèves à mon goût), il y a bien entendu l'incontournable appel du 18 juin (scène bien réalisée d'ailleurs)... Mais je ne sais pas... En fait, ce n'est pas que le film soit mal fait, car dès le départ on sait quel sera son propos : une face plus intime du personnage. Mais je crois qu'en fait, il est des personnages comme cela, où l'homme privé disparaît derrière l'homme public, et ce n'est pas que l'homme privé ne soit pas intéressant, mais peut-être n'est-ce pas ce qui nous intéresse le plus malgré tout ?

Encore une fois, je ne me suis pas ennuyée, mais je crois que ce qui me fait dire que je mets une mention bien au film plutôt que très bien, c'est cela : son propos, son angle de vue initial.

J'ai par contre trouvé très intéressante, cette conviction de De Gaulle, ce côté « seul contre tous » et le fait que jamais il ne doute. Il se retrouve à Londres, désavoué par le pouvoir en place en France qui le condamne tout de même à mort par contumace, avec un gouvernement anglais frileux à l'idée de l'aider... Et il ne vacille jamais, persuadé qu'il est d'être dans le vrai. Avec en prime, l'inquiétude que l'on sent, d'avoir laissé sa famille en France et d'être sans nouvelles...

De Gaulle est un film intelligent, au ton juste et même s'il n'est pas le grand film que j'attendais, il mérite d'être vu, assurément.

Tag(s) : #Films et dessins animés
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