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Un film de Gérard Oury, avec :
Louis de Funès < Victor Pivert
Claude Giraud < Slimane
Henri Guybet < Salomon
Claude Piéplu < Andréani
(1973)
Victor Pivert est un industriel colérique et raciste. Etant stupéfait d'apprendre que Salomon, son chauffeur, est juif, il se retrouve en plus avec un accident de voiture sur les bras.
Bien malgré lui et en tentant de trouver un dépaneur, il surprend un réglement de comptes entre terroristes d'un pays arabe...
Etant devenu un témoin, il est poursuivi par Farès et sa bande, et se trouve obligé d'aider Slimane à rentrer dans son pays... C'est alors qu'il se déguise en rabbin à Orly pour échapper
à ses poursuivants...
Peut-être mon film préféré de De Funès. J'aime beaucoup cet acteur et la plupart de ses films. Il est clair qu'on peut ne pas l'aimer en trouver qu'il en faisait des tonnes et que ça énerve, mais clairement, cela fonctionne sur moi ! Qu'est-ce qu'il me fait dire !
Rabbi Jacob, c'est une succession de scènes abracadabrantesques, de quiproquos et de trucs gros comme une montagne... Mais que c'est marrant. Encore un film qui, même après des dizaines de fois,
me fait toujours rire autant.
De Funès s'en donne à coeur joie, il se fait vraiment plaisir, c'est l'occasion pour lui de débaler tout son jeu, tout ce qui énerve certains mais qui a fait son succès aussi. Ses mimiques
(ainsi la scène à la station service est probablement l'une de ses plus grandes scènes de grimaces), ses exagérations, ses colères... Bref, c'est encore une fois ce personnage qui vit
confortablement mais qui est très intolérant et insupportable, et à qui il arrive des trucs pas possibles. Il y a ses fameuses scènes de mimes, où il en fait des tonnes. Quand par exemple, il
gêne les automobilistes en prenant bien son temps pour monter en voiture et en jouant d'un violon imaginaire^^ C'est inimitable, tout réside dans la gestuelle, et c'est vraiment trop bon. Du
début à la fin, je me marre en suivant les péripéties de ce Victor Pivert qui, il est vrai, n'avait rien demandé à personne au départ.
On retrouve entre autres dans le casting, l'excellent Claude Piéplu et Henri Guybet (inoubliable Salomon), mais De Funès tient la dragée haute, forcément... Au passage, ce n'est pas Claude
Gensac qui interprète sa femme dans ce film et c'est dommage puisqu'à eux deux ils forment un duo extra, mais on aura l'occasion de la retrouver ailleurs de toute façon.
Ce film est aussi l'occasion de faire passer un message, l'air de rien, au travers de ces scènes comiques de prime abord. On pense notamment à la symbolique poignée de main entre Slimane et
Salomon, qui se disent "cousins éloignés" avec un regard éloquent... J'aime bien cette scène. C'est de tolérance qu'on nous parle à travers ce film qui ne se résume donc pas à une simple comédie,
et j'aime bien la façon dont c'est fait.
Il reste à citer la scène mémorable que tout le monde connaît, où De Funès/Rabbi Jacob se trouve obligé de danser sous le regard moqueur de Salomon, son chauffeur qui ne l'en pense évidemment pas capable. Et sur cette musique (géniale, au passage), il assure incroyablement bien, ce qui fait que le brave Salomon n'en revient pas. De Funès était effectivement un excellent danseur et tout comme son personnage, il a épaté toute l'équipe en tournant cette scène quasiment en une prise.
On a tout de même un bon mélange entre action (c'est péripéties sur péripéties et autres courses-poursuite), de l'humour évidemment, des acteurs au poil et des dialogues ciselés dont la plupart restent, même une fois le film terminé. C'est aussi parce que le film réussi sur tous ces plans, qu'il reste une référence.
"Comment Salomon vous êtes juif ?
[...]
Salomon est juif ! Alors ça ! Bon écoutez ça ne fait rien : je vous garde quand même."
"-Voilà : je ne suis pas juif.
-Ca ne fait rien Monsieur, on vous garde quand même."
"-La Révolution est comme une bicyclette !
-Eddy Mercx !"
- "Vous vous foutez de moi ou de mon collègue ?
- Ah des deux, je me fous des deux !"
"C'était Farès ? C'est effarant !"