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Un film réalisé par Clint Eastwood, avec :

Paul Walter Hauser : Richard Jewell

Sam Rockwell : Watson Bryant

Kathy Bates : Barbara « Bobi » Jewell

Jon Hamm : Tom Shaw

Olivia Wilde : Kathy Scruggs

Ian Gomez : Dan Bennett

Nina Arianda : Nadya

(2019)

 

Richard Jewell a toujours voulu faire partie des forces de l'ordre. Mais le zèle dont il fait preuve l'amène à se faire renvoyer de son travail de gardien de sécurité sur un campus. Il retourne vivre chez sa mère, Bobi, et décroche un boulot dans la sécurité des Jeux Olympiques de 1996.

Un soir durant un concert, il découvre un sac abandonné sous un banc. Il alerte les policiers et fait évacuer les gens à proximité, alors que la bombe explose. Instantanément, Richard est élevé au rang de héros, grâce à qui les pertes ont pu être limitées et il fait la une des médias dès les heures qui suivent.

Le FBI, chargé d'enquêter sur cette affaire, croit assez vite que Richard est le poseur de bombe, et cette information fuite dans la presse. De héros, Richard passe à coupable et sa vie ainsi que celle de sa mère, devient un enfer...

 

J'aime le cinéma de Clint Eastwood, et ce n'est pas ce film qui me fera changer d'avis. Je l'ai vraiment beaucoup aimé. Inspirée d'une histoire vraie, le film fait froid dans le dos (bien sûr j'ignore quelle est la part de réalité et de fiction dans les détails) et l'on assiste à des trucs assez hallucinants.

Le FBI essaie quand même de piéger Richard ! L' « interview » au début, qu'ils présentent à Richard comme étant un truc « pour du beurre » mais durant laquelle ils tentent l'air de rien, de le faire renoncer à ses droits constitutionnels... Rien qu'avec ça, je n'en revenais pas ! Même chose quand ils profitent, lors de la perquisition, de l'absence momentanée de son avocat pour lui faire dire le message du poseur de bombe lorsqu'il avait appelé le 911, afin de comparer les voix... Richard admire tellement les forces de l'ordre et il est si désireux d'aider, que sa naïveté est du pain béni pour les deux agents fédéraux. Sans son avocat, il y a fort à parier qu'il s'en serait plus mal sorti !

Que l'agent Shaw soit convaincu de sa culpabilité, c'est une chose, mais la façon dont l'enquête est menée -sans même parler du fait que Richard est la seule piste qu'ils envisagent- est tout de même inquiétante...

Là-dessus, se rajoutent les médias, avec lesquels Clint Eastwood n'est pas tendre non plus. Il les présente sous un jour peu favorable, c'est le moins que l'on puisse dire. Plus encore que de « simples » rapaces qui scrutent les faits et gestes de Richard ou l'attendent devant chez lui, ils sont les artisans de son calvaire, en la personne de Kathy Scruggs, une journaliste réputée. Dès le début avant que l'affaire ne débute, on voit bien le tableau : journaliste sans scrupules, à l'affût d'un bon scoop bien juteux, il est difficile de l'estimer... Grâce à ses « relations privilégiées » avec Shaw, elle apprend que le FBI se concentre sur Richard et en tire une une que les autres médias vont relayer, et qui sera le point de départ du calvaire des Jewell. Alors bien sûr, Kathy finit par vérifier un peu et se rend compte que Richard n'aurait pas eu matériellement le temps d'agir, et elle constate qu'il est innocent. On voit qu'elle s'en veut, surtout lorsque la mère de Richard fait une allocution qui l'émeut... Mais c'est trop tard, bien trop tard, et cela ne suffit pas à la racheter.

Richard contribue à son propre malheur aussi, même involontairement. D'abord, il y a des choses dans son passé qui ne le montrent pas sous un jour très favorable (il a tellement à cœur d'oeuvrer comme un représentant de la loi, qu'il dépasse les limites). Et puis il se compare à ces agents du FBI, ils sont comme lui après tout : des gens qui protègent leur pays, des membres des forces de l'ordre. Il tombe dans le panneau et ne voit pas que ces agents ne vont en faire qu'une bouchée. Quand son avocat finit par le faire exploser de colère afin qu'il prenne conscience que le FBI se moque de lui, on se dit « enfin ! ». Il était plus que temps que Richard cesse de jouer les gentils et se défende enfin !

La chance de Richard, c'est d'avoir premièrement sa mère, Bobi, auprès de lui. Une femme qui évidemment ne doute pas de son fils, et n'a eu qu'à peine le temps d'être fière de lui, qu'il a été jeté en pâture. La pauvre Bobi est vraiment émouvante, car on voit bien qu'elle ne supporte plus la façon dont le FBI les traite, la façon dont ils sont épiés par les médias... et plus que tout, elle ne supporte pas de ne pas pouvoir protéger son fils de ce qui lui arrive. C'est vraiment un personnage touchant.

L'autre chance de Bobi, c'est son avocat, Watson Bryant. Rencontré 10 ans plus tôt quand Richard travaillait dans son cabinet, il est le seul avocat qu'il connaisse, et le seul à l'époque, à l'avoir traité avec respect. Watson est un avocat un peu particulier qui s'est mis à son compte pour ne recevoir d'ordres de personne, qui se promène dans une tenue si décontractée qu'on croirait qu'il part pour une partie de pêche... Mais il est tenace et ne s'en laisse pas compter. Il croit Richard et il va tout faire pour l'aider à s'en sortir, ce qui ne sera pas facile, car Richard a bien du mal à écouter ses conseils.

Finalement, Richard ne sera jamais inculpé, simplement suspecté. Et cela durera environ 3 mois, mais autant dire qu'ils vont compter triple pour les Jewell...

Un mot sur le casting, absolument parfait. Paul Walter Hauser, jeune acteur assez méconnu, est touchant de naïveté (un peu agaçant aussi parfois ^^) et tout simplement parfait dans le rôle principal. J'ai adoré Sam Rockwell dans le rôle de l'avocat, je l'ai trouvé vraiment bon ! Olivia Wilde (bien loin du rôle plus sympa de Numéro 13 dans Dr House ^^) est très bonne aussi, détestable à souhait ! Le reste du casting, à commencer par Kathy Bates (Bobi, la mère de Richard) est très bon lui-aussi, du reste, mais il est vrai que ce sont surtout ces trois là, sur lesquels repose le film.

Un film qui interpelle, qui laisse perplexe, qui énerve, qui fait sourire aussi quand même, car il y a de l'humour et de bonnes répliques (grâce à l'avocat notamment). Etre accusé à tort, c'est déjà terrible (et de terrorisme, en plus). Mais être accusé alors qu'en plus on a sauvé des vies et agit comme peu de monde serait capable de le faire, c'est tout de même affreux ! Le film ne laisse pas indifférent, c'est sûr.

En tout cas, c'est encore une réussite pour Clint Eastwood (une de plus), et je le reverrai avec plaisir.

Tag(s) : #Films et dessins animés
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