Un film d'Alfred Hitchcock, avec :
Cary Grant : John Robie « Le Chat »
Grace Kelly : Frances Stevens
Jessie Royce Landis : Jessie Stevens
Charles Vanel : Bertani
Brigitte Auber : Danielle
(1955)
John Robie vit tranquillement -et confortablement- sur la Côte d'Azur depuis qu'il a pris sa retraite. Avant, il était un remarquable voleur de bijoux surnommé « Le Chat ».
C'est pour cette raison que lorsqu'une série de vols de cet ordre est commis, il est immédiatement suspecté par la police française. Pour se laver de tout soupçon, il décide alors de mettre lui-même la main sur le voleur...
Je poursuis tranquillement sur ma lancée... Et celui-là, je l'avais vu aussi, mais il y a longtemps et pour le coup je n'en gardais pratiquement aucun souvenir, bizarrement ! Je l'ai donc pour ainsi dire découvert en le regardant durant mes vacances de Noël. Et je l'ai apprécié, même s'il ne sera pas mon Hitchcock préféré, c'est certain. C'est juste qu'il y en a de meilleurs, tout simplement :). Et puis si l'expérience était à tenter en faisant un film plus drôle, plus léger, c'est tout de même dans quelque chose de plus sérieux et plus noir que je préfère Hitchcock, au risque de ne pas être bien originale.
Le point de départ du film, c'est donc ces vols de bijoux. Et notre suspect principal, ancien voleur bien connu de la police, a une réaction intéressante : il décide de prendre les choses en main. Si la police le croit coupable, alors il va mener sa propre enquête et démasquer celui qui vole ces bijoux et lui attire ces ennuis. Et c'est très logiquement qu'il décide de voir qui, du temps où il était encore en activité, il aurait choisi comme futures proies. Son choix se porte après réflexion sur Madame Stevens -et sa charmante fille-. C'est là qu'entre en scène la ravissante Grace Kelly, qui va rapidement être très attirée par John Robbie.
Et là où j'aime ces films là, c'est que notre Frances est peut-être jolie, mais elle est loin d'être une idiote aussi. Elle soupçonne quelque chose et très vite, on s'aperçoit qu'elle sait tout de lui. Il a beau avoir pris une autre identité afin de masquer ses antécédents, elle sait bien qui il est vraiment. Et elle pense tout naturellement qu'il en veut aux bijoux de sa mère, quand bien même elle a le béguin pour lui. Je dois dire que c'est toujours appréciable de voir un personnage féminin qui a du plomb dans la cervelle et qui sait observer et déduire certaines choses. Globalement j'ai aimé ce personnage, qui n'a pas peur d'être franche et d'aller chercher ce qu'elle veut obtenir. Et puis la voir embrasser John Robie le premier soir lorsqu'il la raccompagne à sa chambre comme un gentleman, est surprenant pour l'époque. Elle a un sacré caractère !
Il y a une certaine alchimie entre Grace Kelly et Cary Grant. Toujours très bon, Cary Grant (et tout à fait charmant aussi ^^). J'aime bien son personnage aussi, qui ne manque pas de panache ni d'un petit côté cabotin qui est juste assez pour être charmant, sans énerver. Cary Grant a ce petit côté « Arsène Lupin », plein d'humour et de classe aussi, qui fait tout le charme de John Robie...
Le film est une vraie carte postale. La mer, le ciel bleu, les villas... Tout cela donne vraiment envie de prendre des vacances ! En restant dans les décors, mais de l'ordre du marquant cette fois, soulignons la fameuse route en zigzags que Frances emprunte pour semer des poursuivants, en conduisant de manière maîtrisée mais brusque... Une scène qui m'a marquée, surtout quand on sait que c'est là que Grace Kelly décédera, des années plus tard...
Comparé à d'autres films du réalisateurs, celui-ci a un ton plus léger, plus humoristique, globalement. Et le suspens en est pour ainsi dire absent -alors que pourtant, ce mot est indissociable du réalisateur, d'ordinaire-. En effet même si on ne sait pas qui est le coupable (enfin cela dit, cela peut se deviner encore facilement...), l'intrigue amoureuse prend pas mal de place aussi (ce jeu du chat et de la souris surpasse pendant un temps l'intrigue de base -concernant le coupable des vols-). Et même sans cela, il n'y a tout simplement pas ce suspens quasi insoutenable qu'on a dans les autres films de Hitchcock. Ça n'empêche pas le film d'être agréable, mais c'est vrai que c'est un petit peu dommage quand même.
On s'amuse bien, car la Main au collet est un film divertissant porté par un couple lumineux à souhait... Mais c'est sûr qu'il est moins intense que d'autres :).