Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Une mini-série réalisée par Shawn Levy, avec :

Aria Mia Loberti : Marie-Laure LeBlanc

Louis Hofmann : Werner Pfennig

Hugh Laurie : Étienne LeBlanc

Mark Ruffalo : Daniel LeBlanc

Lars Eidinger : Reinhold von Rumpel

Marion Bailey : Mme Manec

Série en 4 épisodes.

Saint Malo, août 1944.

Marie-Laure LeBlanc, jeune-fille aveugle, s'adresse par radio interposée à son père et son oncle dont elle est sans nouvelles. Elle lit aussi des passages de 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne, conformément aux instructions de son oncle, qui sont en réalité des informations codées à destination des alliés.

Lorsqu'elle et son père ont quitté Paris en 1940, ce dernier a caché un diamant précieux du musée où il travaillait, afin de le soustraire aux allemands. Persuadé que le diamant est en possession de Marie-Laure, le général von Rumpel la traque...

Werner est un jeune officier allemand enrôlé contre son gré par le régime nazi. Passionné par les radios, il est chargé de localiser Marie-Laure, qu'il écoute chaque soir sans le révéler à ses supérieurs, afin de la protéger...

D'après le roman d'Anthony Doerr.

En seulement 4 épisodes, Toute la lumière que nous ne pouvons voir m'a vraiment enthousiasmée. C'était trop court à mon goût, mais d'un autre côté, c'est sûrement aussi ce rythme qui en fait une bonne série. Ce qui est assez paradoxal au premier abord, c'est qu'en dépit de la période qui est forcément très sombre et dure (on assiste aux bombardements de la ville à répétition notamment), il se dégage une vraie poésie de cette série. Elle a beaucoup de charme je trouve.

C'est l'histoire de Marie-Laure, jeune aveugle à qui son père Daniel, a appris depuis toujours à être indépendante et à se repérer par elle-même. Daniel travaillait dans un musée parisien et lorsque les allemands sont arrivés, il a fait un sorte qu'un diamant légendaire, « L'Océan de flammes », soit caché pour ne pas être volé par eux. Puis, lui et sa fille sont partis se réfugier à Saint Malo chez l'oncle de Daniel, Etienne.

La série se passe en 1944, mais certaines scènes en flashbacks viennent nous raconter l'enfance de Marie-Laure, ou bien encore leur arrivée à Saint Malo et la rencontre avec Etienne... De même, certains flashbacks nous montrent l'enfance et l'enrôlement dans les forces nazies de Werner, jeune opérateur radio surdoué. Enfant, Werner écoutait une fréquence radio sur laquelle un homme, « le Professeur » parlait et inculquait toutes sortes de valeurs pacifistes et de pensées philosophiques. C'est avec étonnement que Werner a découvert que sur la même fréquence, aujourd'hui, Marie-Laure parle à son père Daniel et son oncle Etinne dont elle est sans nouvelles... tout en lisant des passages d'un roman de Jules Verne. Bien qu'il soit chargé de la localiser et de déchiffrer ses messages, Werner décide d'écouter Marie-Laure en secret et de la protéger... Cette jeune femme qui parle sur la fréquence de son enfance est un souvenir précieux pour Werner, et le ramène à une époque où il vivait en orphelinat avec sa sœur, avant d'être recruté pour ses talents, par la Wehrmacht. Sauf qu'évidemment, ses supérieurs et partenaires s'impatientent et on sent que Werner ne pourra plus garder son secret bien longtemps...

Dotée d'un casting prestigieux -Mark Ruffalo, Hugh Laurie, Louis Hofmann (que je viens de voir dans Dark) et la jeune Aria Mia Loberti qui est éblouissante dans son premier rôle-, Toute la lumière que nous ne pouvons voir, ne se veut être pas un documentaire. La réalité historique n'est pas ce qui nous intéresse ici, aussi, je ne suis pas vraiment d'accord avec les critiques qui pointent les faiblesses de la série de ce côté là. L'émotion transmise par le personnage de Marie-Laure, qui est si fragile et si forte en même temps, surpasse tout à mon sens. On voit comme cette jeune fille touche tous ceux qui l'entourent, et qui ont envie de se dépasser pour elle (Werner et Daniel bien sûr, mais j'aime notamment, la manière dont Etienne sort de sa coquille à son contact, lorsqu'il la rencontre).

Certes, les personnages sont assez manichéens (les allemands sont méchants, à l'exception de Werner, et les français sont les gentils), mais le scénario est rythmé et maintient la tension tout au long des épisodes. Pour autant, le personnage de Werner, est assez subtil. En proie à un dilemme (suivre les ordres et renoncer à ses sentiments, ou préserver la nostalgie de la radio de son enfance, en mettant en danger sa sœur, restée au pays), Werner est sensible, intelligent et il a des principes. On se doute de ce qu'il va faire, mais on craint pour lui, car le sort réservé aux traîtres n'est pas enviable... J'aurais d'ailleurs aimé le voir plus interagir avec Marie-Laure, mais j'imagine que c'est aussi cette distance entre eux, qui rend les choses plus jolies...

On est emportée dans l'histoire et on espère évidemment une fin heureuse pour Marie-Laure, alors que les choses deviennent pourtant de plus en plus difficiles pour elle. Seule dans cette grande maison, sans nouvelles de son père ni de son grand-oncle, traquée par un officier allemand sans scrupules, et aveugle de surcroît, Marie-Laure a beau avoir de la ressource, on se dit que cela ne présage rien de bon...

Nous avons en outre, de beaux plans de vue sur la ville de Paris, mais surtout de Saint-Malo. La série les met en valeur et j'ai trouvé que l'image avait un certain cachet.

Série très rapide à regarder, Toute la lumière que nous ne pouvons voir met en scène des personnages attachants à une époque des plus troublée, et pour ma part, j'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire.