Une Vie

Un film britannique réalisé par James Hawes, avec :

Anthony Hopkins : Nicholas Winton, âgé

Johnny Flynn : Nicholas Winton, jeune

Helena Bonham Carter : Babette « Babi » Winton

Jonathan Pryce : Martin Blake, âgé

Ziggy Heath : Martin Blake, jeune

Romola Garai : Doreen Warriner

Lena Olin : Grete Winton

Alex Sharp : Trevor Chadwick

(2023)

Nicholas Winton est un homme âgé, qui peine à mettre de l'ordre dans son bureau malgré les supplications de son épouse... Il a notamment du mal à toucher à une mallette vieille de 50 ans, qui contient certains documents inédits qui attestent du système qui a sauvé de nombreux enfants durant la seconde guerre mondiale...

En 1938, alors tout jeune, Nicholas se rend en Tchécoslovaquie afin de venir en aide aux réfugiés ayant fui les nazis... Touché par leurs conditions de vie, conscient que la guerre est imminente Nicholas décide de sauver les enfants de ces camps. Il souhaite les placer dans des familles londoniennes qui accepteraient de s'occuper d'eux, afin qu'ensuite ils puissent retrouver leurs familles. Mais la bureaucratie est lourde et le temps est compté...

C'était assez évident, entre le synopsis et la bande-annonce, que ce film appelait aux larmes ^^'. Et évidemment, j'ai fini dans un état lamentable ^^. Cependant, et contrairement à ce que la thématique peut laisser penser, ce n'était pas tant de la tristesse que de l'émotion. Car bien sûr, le sujet n'est pas drôle et le film comporte son lot de moments tragiques, mais en réalité ce n'est pas un film triste. C'est un film rempli d'espoir et d'humanité, qui fait du bien, en fin de compte. Même dans les périodes les plus sombres, il y a des personnages ordinaires qui ont la volonté de faire ce qui est juste et qui peuvent ainsi déplacer des montagnes. Même si un seul enfant avait été sauvé, cela aurait déjà été remarquable, mais en l'occurrence il y en a eu bien plus que cela. Une vie peint le portrait d'un homme modeste, désintéressé, qui ne voulait pas être un héros. On jongle sans difficulté entre les 2 époques, les années 30 et les années 80, et les deux se répondent et se complètent.

Bien que le film fasse la part belle à Nicholas Winton, on voit qu'évidemment il n'était pas seul dans son entreprise et que nombre de personnes l'ont aidé, en prenant beaucoup de risques. La propre mère de Nicholas (interprétée par l'excellente Helena Bonham Carter) s'est retroussée les manches pour venir en aide à son fils, mettant de côté son inquiétude pour lui, et comme elle est dotée d'un caractère bien trempée, on peut dire qu'elle s'est montrée très utile !

Anthony Hopkins est un très grand acteur, on le savait depuis des lustres, et c'est toujours un gage de qualité que de le retrouver au casting d'un film. Bien sûr, il a sans doute eu des rôles plus emblématiques ou plus impressionnants au cours de sa longue carrière, mais il donne à son personnage toute l'humanité nécessaire. Et je retiens notamment la scène vers la fin du film, où Nicholas fond en larmes au bord de sa piscine... Hopkins m'a vraiment cueillie. Celui qui l'interprète la majorité du film, alors qu'il est plus jeune et en pleine action, Johnny Flynn (que je ne connaissais pas, pour ma part), se montre tout à fait à la hauteur, pour le coup. J'ai trouvé sa performance très juste.

Ce qui est incroyable dans le personnage de Nicholas, c'est son dévouement et le fait qu'il ne mesure absolument pas ce qu'il a accompli. Il a sauvé 669 enfants, mais ce qu'il voit, c'est ceux qu'il n'a pas pu sauver. Il aurait dû en sauver plus, voilà ce qu'il se dit. Si le spectateur mesure le héros qu'est cet homme, lui-même ne le voit pas. C'est la fameuse émission de la BBC, où Nicholas va progressivement retrouver ces enfants -devenus adultes- qu'il a sauvé et qui sont dans le public sans qu'il le sache, qui commence à lui donner la mesure la mesure de ses actes... Sacré moment, d'ailleurs, c'est bouleversant !

Assez classique dans sa forme et son déroulé, Une Vie doit beaucoup à ses acteurs et bien sûr à son sujet, qui a le mérite de faire connaître un homme et une histoire méconnus jusqu'aux années 80. On pense bien sûr à La Liste de Schindler, monument du genre et qui pour moi est un cran au-dessus car la réalisation de Spielberg est indétrônable. C'est un film efficace et prenant, qui mérite d'être vu, ne serait-ce que pour connaître cette incroyable histoire.