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Un film réalisé par Antoine Raimbault, avec :

Marina Foïs : Nora

Olivier Gourmet : Maître Éric Dupond-Moretti

Laurent Lucas : Jacques Viguier

Jean Benguigui : Maître Maître Szpiner

François Fehner : le président Jacques Richiardi

François Caron : Maître Laurent de Caunes

Philippe Dormoy : l'avocat général

Philippe Uchan : Olivier Durandet

Roger Souza : Jean Viguier

(2019)

 

Nora cuisine dans une brasserie et élève seule son fils. Elle a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme Suzanne, en tant que juré et est persuadée de son innocence. Elle a rassemblé tout un résumé du premier procès, et convainc le ténor du barreau Maître Eric Dupond-Moretti, de prendre le second procès en appel.

En voulant aider l'avocat et toujours convaincue de l'innocence de Viguier, Nora oublie tout le reste et l'affaire tourne à l'obsession...

 

Une Intime conviction se base sur une affaire réelle, celle de Suzanne Viguier, toujours irrésolue à ce jour. Cette femme a disparu un jour et son corps n'a jamais été retrouvé, pas plus que le coupable, puisque son époux Jacques, a finalement été innocenté par la justice au terme de ce second procès en appel. Malgré l'absence de corps, d'aveux ou de preuves, son époux avait en effet été directement accusé par Olivier Durandet, qui s'est dès le départ présenté comme étant l'amant de Suzanne. Thèse validée par la police, d'ailleurs.

Le film respecte les détails de l'affaire, ainsi que le déroulé du procès. Seule Nora est un personnage inventé de toutes pièces, et de fait, sa contribution à l'affaire l'est tout autant. C'est par son prisme que l'on suit le tout. Le film part de quelques mois avant le second procès, et s'achève à son verdict. Comme on s'en doute au départ, Nora réussit à convaincre Maître Dupond-Moretti de prendre l'affaire et d'assurer la défense de Viguier, à force d'acharnement. L'avocat laisse tomber ses autres affaires (enfin il les confie à ses assistants), mais le temps lui manque pour se préparer pleinement car le procès arrive vite. Aussi met-il à contribution Nora en lui donnant des CD qui représentent des centaines d'heures d'écoutes téléphoniques concernant les protagonistes de l'affaire

Et notamment l'amant de Suzanne, Olivier Durandet, qui est convaincu de la culpabilité de Jacques Viguier. Ces écoutes viennent d'être mises à disposition et personne n'en a pris connaissance. Avec sa maîtrise de l'affaire, la tâche de Nora est « simple » en apparence : recueillir tout élément pertinent pour la défense de Jacques. C'est un travail titanesque que Nora mène avec sérieux et dévouement, au mépris de sa relation avec son fils, qui ne comprend pas pourquoi sa mère le délaisse pour une affaire qui ne la touche pas personnellement, et de son travail de cuisinière. Et de sa santé aussi, car tout son temps libre est consacré à ce second travail, et elle dort donc assez peu.

Il est intéressant de noter que Jacques Viguier, hormis les scènes du procès et une seule, je crois, où Nora va le voir chez lui, est quasiment absent du film. On parle sans cesse de lui forcément, mais il est très peu présent physiquement (et d'ailleurs, il n'est pas spécialement sympathique). Tout se passe entre Nora et Maître Dupond-Moretti, qui oscille entre reconnaissance et confiance envers cette femme sortie de nulle part qui lui est d'une aide précieuse, et agacement parce qu'elle va trop loin dans ses théories et que lui raisonne en terme de preuves, de droit. Agacement accru d'ailleurs, lorsqu'il découvre qu'elle lui a menti en disant avoir « simplement » assisté au premier procès, elle ne lui avait pas dit qu'elle faisait partie du jury, ce qui rompt pour un temps la confiance qu'il lui accordait.

C'est assez fou de voir comment le mari de la victime a pu se retrouver dans une telle situation, quand on y pense. Pas de preuves tangibles -même si certaines choses sont quand même bizarres-, jamais d'aveu de sa part, et surtout, pas de cadavre ! Pour autant qu'on sache, Suzanne Viguier peut être encore en vie, quelque part... Quoi qu'il en soit, la justice a déclaré cet homme innocent par deux fois, et en toute logique, le film, qui reste fidèle aux faits connus, va dans ce sens. Pour le coup, j'ignore ce qu'il en est en réalité, mais dans le film, c'est bien l'amant, Durandet, qui ne m'a pas été sympathique du tout ! Manipulateur, mielleux... Il est antipathique au possible. Et outre le fait que les écoutes révèlent qu'il a poussé un témoin à un faux témoignage, on voit clairement qu'il avait décidé d'avoir la peau de Jacques Viguier dès le début...

Marina Foïs est une actrice que je connais mal, je ne suis même pas sûre d'avoir déjà vu un de ses films, ou alors je ne m'en rappelle pas. Quoi qu'il en soit je l'ai trouvé tout à fait crédible. Olivier Gourmet était impeccable dans le rôle de Dupond-Moretti, également. Ce sont bien eux deux qui portent le film, les autres personnages étant plus secondaires.

Malgré son propos et sa grande maîtrise des scènes de procès, je dois avouer que le film ne m'a pas passionné autant que je l'aurais voulu. Je l'ai trouvé parfois un peu « mou », un peu lent. Je n'ai pas réussi non plus à comprendre l'obsession de Nora. Peut-être aurais-je aimé qu'on voit le point de départ, l'intérêt grandissant pour l'affaire ? Je ne sais pas trop, toujours est-il que oui il y a l'envie de justice, la fameuse intime conviction, et tout le côté obsessionnel justement, est parfaitement géré. C'est juste que, ne l'ayant pas senti venir ou croître, je ne l'ai pas compris. Et j'ai eu du mal à faire abstraction de cela, je l'avoue. Au final, j'ai apprécié le film, mais effectivement je pensais en le commençant, que je l'apprécierais davantage.

Tag(s) : #Films et dessins animés
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