Une autobiographie de Jean-Paul Belmondo, sortie en 2016.
« Sur un fil, entre deux immeubles, de l’aile d’un avion au toit d’une voiture ou d’un métro, Jean-Paul Belmondo a pris tous les risques. Des années plus tard, il en rit encore, l’oeil brillant. Ces éclats de rire tonitruants, il s’en est toujours servi pour garder ses secrets : sa vie, ses rencontres, sa famille, ses amours, ses joies immenses et ses peines les plus grandes.
Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une. »
Pour la première fois, ce grand acteur prend la plume pour parler de lui. De sa vie, depuis son enfance jusqu'à récemment. Et bien sûr de sa carrière aussi, en évoquant quelques films d'importance pour lui, que ce soit à titre personnel ou par leur succès. Il raconte, aussi bien les choses dont il n'est pas fier que celles qui l'ont rendu heureux. Ses grandes joies, comme ses peines.
Une des choses qui frappent le plus à la lecture de ce livre assez rapide à lire, c'est l'optimisme qui l'enveloppe. C'est-à-dire que Belmondo a vécu une vie incroyable et il en est pleinement conscient d'ailleurs, mais il a aussi connu des douleurs, des drames. Et pourtant il ne se plaint pas, répétant à plusieurs reprises qu'il a passé sa vie à s'amuser comme un petit fou, comme s'il n'avait jamais grandi. Il ne se pose pas non plus en exemple de force de vie et de caractère (alors que pourtant...), on a l'impression qu'il est simple en fait, et qu'il a traversé les quelques drames qui ont jalonné sa vie « comme ça », sans s'en vanter ni se plaindre. Rendu à l'âge qu'il a et avec les soucis de santé bien connus qu'il a eu, je trouve cela fort. Mais les drames sont évoqués seulement, il ne s'attarde ni sur son AVC ni sur la mort tragique d'une de ses filles, préférant plutôt parler de toutes les farces qu'il a pu faire ou des bons moments qu'il a pu vivre.
Et deuxième chose notable aussi, l'écriture. Parfois on a l'impression de l'entendre, car il y a un style « parlé » qui lui est quand même propre. Et d'autres fois c'est plus littéraire, avec des phrases marquantes, des réflexions générales pertinentes. Quoi qu'il en soit, la lecture est plaisante abordable.
Belmondo s'attarde beaucoup sur son enfance et sa vie de jeune adulte, alors qu'il cherchait à percer sur les planches. Bien sûr il va nous parler aussi de « L'Homme de Rio » et de tout un tas d'autres de ses films (et il y a de quoi faire, quand on regarde la filmographie !), mais une large part est consacrée à ses tribulations de jeune homme, avant qu'il ne perce réellement. Et à chaque fois, il nous parle de ses copains : Marielle, Rochefort et toute la clique, qui eux-aussi sont devenus de grands acteurs, mais aussi de réalisateurs et d'autres personnes qu'il a côtoyé et qui ont toujours fait partie de sa vie, donnant ainsi le sentiment de quelqu'un des plus fidèles en amitié.
Il s'agit donc d'une suite d'anecdotes à plusieurs moments de sa vie. Sans surprise, Belmondo est casse-cou depuis le plus jeune âge, il apprécie les belles femmes et la bonne chaire, et sans surprise toujours, il donne l'impression de quelqu'un de réellement sympathique. Ce qu'il est, je pense.
Concernant sa carrière, je n'ai pas appris grand chose, ayant vu ou au pire entendu parler, des films évoqués. Sur sa vie en revanche, j'en ai appris un peu plus. L'énergie étant communicative, j'ai pas mal souri en lisant certains passages où il faisait l'idiot.
Belmondo est un incontournable du cinéma français. Il n'y a jamais eu et il n'y aura probablement jamais d'acteur qui lui ressemble. Même si, comme il l'évoque lui-même, il avait du mal à se faire apprécier dans des rôles plus sérieux (alors que pourtant il était bon), il n'en reste pas moins qu'il a plusieurs cordes à son arc, même si la première image qui vient en tête, c'est celui de l'homme qui réalisait ses cascades avec brio. Entre tous les grands films qu'il a fait, difficile de choisir, mais ce qui est sûr c'est qu'en terminant ce livre, j'ai eu furieusement envie d'en revoir certains ^^ !