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Une série toujours en cours, créée par Peyo (avec la collaboration d’Yvan Delporte) et poursuivie par son fils. Les albums sont édités au Lombard, même s’il n’en a pas toujours été ainsi.

 

 

Je pense qu’on connaît tous cette BD. Elle existe depuis les années 50 (prépublication dans le Journal de Spirou en 1958 exactement), elle perdure encore actuellement, et c’est un vrai classique de la BD jeunesse. Pierre Culliford dit Peyo, créa cette série et l’assura jusqu’à son 16ème album. A sa mort, son fils Thierry Culliford prit la relève jusqu’à nos jours. Personnellement j’ai tendance à considérer que les Schtroumpfs, c’est bien jusqu’à justement, ce changement d’auteur. Clairement pour moi, les suivants et ceux qui sortent actuellement ont perdu l’esprit bon enfant et certes très désuet, qui était la marque de fabrique de cette BD. Mais je dois aussi confesser que pour toutes les séries de cette génération, j’ai cette même opinion, le fameux « c’était mieux avant ».

Les Schtroumpfs, qu’est-ce que c’est ? Ce sont de petits êtres de couleur bleue et habillés de blanc (sauf le Grand Schtroumpf, en rouge) qui vivent dans un village caché dans une forêt, dans des maisons en forme de champignons. Les albums explorent leur vie quotidienne, ponctuée par les attaques sans relâche du sorcier Gargamel et de son chat Azraël, qui n’a de cesse de tenter de les attraper. Chaque schtroumpf porte le nom d’un trait de caractère qui le définit : le schtroumpf coquet, paresseux, bricoleur, costaud, etc… Cela peut aussi être en rapport avec la fonction qu’ils exercent : le schtroumpf pâtissier, peintre, paysan… Et il s’en rajoute d’albums en albums. Ils sont âgés d’une centaine d’années, et la Grand Schtroumpf a 542 ans. En prime, ils « parlent schtroumpf », c’est-à-dire que certains mots, notamment des verbes ou des adverbes, sont remplacés par ce mot inventé, ce qui constitue un langage créé par Peyo. Cela donne parfois lieu à une incompréhension totale de ce qu’ils veulent dire, notamment avec les humains : par exemple dans un album, un schtroumpf s’échine à prévenir les autres d’un « schtroumpf qui schtroumpfe du schtroumpf »… Les humains ne comprennent pas et formulent tout un tas d’hypothèses, avant de comprendre qu’il s’agit d’un « dragon qui crache du feu ».

En réalité, la première apparition de ces créatures fut dans un album d’une autre série de l’auteur nommée Johan et Pirlouit, et l’album s’appelle La Flûte à six schtroumpfs. Si je voue un culte à Johan et Pirlouit, il faut bien reconnaître que cette BD est passée totalement à la trappe au fil du temps, au profit des Schtroumpfs. En effet les créatures ont eu un tel succès que Peyo décida de leur donner leur propre série ; voici comment ils sont nés. Autre petite anecdote : ce serait au cours d’un dîner entre Peyo et Franquin (illustre créateur de Gaston Lagaffe et des Idées Noires, et aussi de Spirou) que l’idée serait née : Peyo butait sur un mot et il aurait dit à son ami « passe-moi le schtroumpf ». Franquin est entré dans son jeu et ils ont parlé dans ce langage toute la soirée. Les schtroumpfs et leur étrange façon de parler naîtront de cela, à peine un an plus tard :)

Les albums n’ont que rarement des histoires en une page : la plupart du temps c’est un récit complet, sur une quarantaine de planches. Et lorsque les schtroumpfs n’affrontent pas Gargamel, alors leur ennemi peut tout simplement être la nature (comme dans « la faim des schtroumpf », où un incendie détruit leur récolte et leur forêt et ils entreprennent un grand voyage afin de trouver de la nourriture, par exemple).

Ce peuple a plusieurs caractéristiques, outre son langage et sa façon de vivre. Déjà, ce sont de petits êtres très espiègles où la camaraderie règne (sauf dans quelques albums, où le propos est justement la mésentente entre eux comme « la menace schtroumpf » ou « schtroump-vert et vert-schroumpf »). Ils aiment manger, faire la fête, travailler sur leur pont de la rivière Schtroumpf… C’est un lieu où l’argent n’a pas lieu d’être et la façon de vivre diffère de celle des humains, ce qui peut sembler un peu utopique. D’ailleurs dès qu’ils adoptent la façon de faire des hommes, on voit bien que cela ne fonctionne pas. On le voit notamment dans « le schtroumpf financier », où l’arrivée de l’argent sème le chaos et la discorde parmi eux… Mais parfois ils s’y essaient, avant de toujours revenir à avant : une vie avec des valeurs, de l’entraide et une obéissance au Grand Schtroumpf, dont la sagesse les sort toujours des mauvais pas.

J’ai, pour être tout à fait honnête, du mal à me rendre compte de si cela vieillit bien ou pas. C’est une série que je lis depuis toute petite et même encore maintenant, alors est-ce que cela marche ? Oui puisque les albums continuent à bien se vendre et les produits dérivés sont légion… Mais est-ce qu’un enfant d’aujourd’hui appréciera les premiers tomes plutôt que ceux plus récents ? Pas sûr… Qu’on le veuille ou non, le changement est net. Je disais plus haut que cet univers, très joyeux et utopique, a tout de même un côté désuet et « gentil ». C’est ce qui fait aussi sa particularité. Maintenant il faut bien reconnaître que ce n’est plus le cas depuis un moment : les schtroumpfs se modernisent, empruntent des choses aux hommes et même les codes sont un peu tombés : ainsi par exemple, certains schtroumpf ne sont-ils plus vêtus de la sempiternelle culotte blanche assortie au bonnet (le schtroumpf paysan par exemple). C’est un peu dommage car cet esprit bon enfant et ce charme a disparu, mais est-ce que justement, ce n’est pas aussi cette adaptation au goût du jour qui a permis à la BD de se renouveler et de conserver un public ? On peut se poser la question.

En tout cas c’est une série qui a toujours bien fonctionné, peut-être parce qu’on en ressort avec le sourire ? Parce que c’est mignon, qu’on n’a aucun mal à s’attacher à ces créatures et à détester le méchant ? C’est drôle aussi… Les quiproquos venant du mot « schtroumpf » sont amusants, les farces et les traits de caractères des uns et des autres aussi… Ces petits êtres sont une invention ingénieuse qui a enchanté pas mal de générations, quand on y pense… Et puis cela force toujours le respect, de voir une œuvre traverser les décennies de cette façon.

D’ailleurs pour être, sinon complet, au moins désireux de l’être, précisons que la série a été adaptée en nombreux dessins animés et plus récemment, en un film sorti en 2011.

 

Tag(s) : #BD Franco-belges
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