Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un film réalisé par Lenny Abrahamson, avec :

Brie Larson : Joy « Ma » Newsome

Jacob Tremblay : Jack Newsome

Joan Allen : Nancy Newsome

William H. Macy : Robert Newsome

Tom McCamus (VF : Patrick Béthune) : Leo

(2015)

 

 

Dans la chambre où vivent Joy et son fils Jack, il n’y a qu’une lucarne qui donne sur le ciel. Au-delà des murs de la chambre, pour Jack, c’est un « dehors » qu’il ne connaît que par la télé, et auquel il ne croit pas forcément.

Enlevée il y a des années par Nick, Joy a donné naissance à Jack dans cette pièce qu’ils n’ont jamais quitté. Nick vient de temps à autres leur apporter de quoi se nourrir, et Joy protège et éduque son fils, malgré cette situation.

Mais un jour, Jack a 5 ans. Etant devenu un grand, Joy décide de lui expliquer de quoi est fait le monde extérieur, et de faire en sorte que tous deux parviennent à s’échapper…

 

 

Qu’on se le dise, aller voir Room, ce n’est pas exactement passer un moment rempli de joie et de détente. Mais pour autant, c’était un excellent film. Juste… quand vous en sortez, vous avez envie de regarder un truc rigolo, pour vous en remettre, quoi. En tous cas, moi oui.

Si je veux en parler bien, je vais devoir spoiler un peu. Donc si vous avez envie de voir le film un jour, il vaut mieux que vous vous arrêtiez là.

En fait, le film comporte grosso modo une première partie qui se passe dans la chambre, et une autre qui se passe après la libération de Joy et de Jack, et qui parle de leur (ré)adaptation au monde extérieur. Je ne m’y attendais pas en fait, je ne pensais pas que le film serait découpé ainsi, ni qu’il y aurait une si grande place à la partie où ils sont sortis. D’un autre côté, toute la partie qui se déroule dans la chambre est une vraie prouesse car il n’y a pas un seul moment où l’on s’ennuie.

Joy est une mère et une femme incroyable. Retenue depuis des années par ce type qui l’a enlevée alors qu’elle était encore adolescente, elle a mis au monde Jack entre ces murs, et lui n’en est donc jamais sorti. Et malgré leur situation, elle élève Jack du mieux qu’elle peut. C’est un garçon qui a de bonnes manières, qui est intelligent et vif, malin… Ignorant du monde qu’il ne voit que dans la télé car tant qu’il était petit, Joy préférait qu’il ignore dans quelle situation ils étaient. Car bien sûr quand elle essaie, estimant maintenant qu’il est assez grand, de lui parler du « dehors », de la vraie vie où on trouve des gens, des arbres et des animaux, il ne veut pas l’entendre… Ce qui est fou, c’est de voir la force de Joy. Simplement arriver à se lever le matin et à maintenir sain et sauf son fils, qu’elle protège tant qu’elle peut de Nick, son ravisseur… Chapeau. Et il est tout aussi intéressant de la suivre après, quand elle retrouve ses parents, sa maison, le monde extérieur… J’ai envie de dire que j’ai trouvé tout ce qu’elle traverse dans la seconde partie du film, assez crédible. Même si ce mot n’a que peu de sens, car évidemment j’ignore totalement ce que peut ressentir quelqu’un qui aurait vécu une telle situation. Mais la voir perdre pied, plus en fait, que quand elle était prisonnière, parce qu’elle ne sait pas/plus comment vivre « dehors »… C’était dur à observer, mais très bien fait.

 

Brie Larson est incroyable de justesse, de sobriété… C’est surprenant, la façon dont elle nous transmet les émotions qui traversent son personnage… Elle porte, avec le jeune acteur qui joue son fils, littéralement le film sur ses épaules. Car Jacob Tremblay, qui joue donc Jack, est malgré son jeune âge, impressionnant aussi. Quand bien même la seconde partie du film se passe « dehors », du début à la fin ce sont les deux acteurs qui portent Room, et ils le font à merveille. Ceci étant les acteurs qui jouaient notamment la mère de Joy et son beau-père, étaient très bien aussi.

En vérité, ici on se fiche de savoir qui est Nick, cet homme qui a un jour enlevé Joy. On se fiche de savoir ce qu’il fait dans la vie, ou même comment s’est passé l’enlèvement (cela nous est brièvement évoqué). On apprend rapidement ce qui se passe pour lui après que Joy et Jack se soient échappés, mais c’est tout. Ce n’est pas une enquête policière, ce n’est rien de tout ça. Cet homme nous importe moins que la manière dont les protagonistes ont vécu par sa faute. Et c’est un angle assez peu courant, qui m’a semblé intéressant aussi.

Car Jack, lui est né dans cette pièce, qu’il n’a jamais quitté. Aussi une fois qu’il s’échappe, on se dit que pour lui, même si c’est encore un enfant, les choses vont être complexes. Il ignore tout du vrai monde, qu’il s’agisse des odeurs ou des bruits, comme le film nous le montre bien. Il est susceptible de se chopper tout et n’importe quoi puisqu’il n’a jamais été exposé à des virus, ni même connu le soleil. C’est presque délirant, quand on y pense 5 minutes, en fait. Et la réalisation nous montre bien, notamment lors de la fuite de Jack, ce qui se passe pour lui quand il est aveuglé par la lumière du jour, apeuré par les bruits de voiture, les chiens, les gens qu’il ne connaît pas… Ca ne peut pas laisser indifférent.

 

 

Le passage où il s’échappe de toute façon, m’a fait me ronger les ongles jusqu’à l’os, tant je stressais ^^’. Certaines scènes du film mettent mal à l’aise (globalement, chaque fois que Nick vient dans la chambre, en fait), mais ce passage là m’a vraiment fait stresser ^^ ! Le film est très fort de toute façon. Je trouve qu’il n’incite pas aux larmes à outrance, mais il interpelle, il dérange, il indigne.. En fait, il est très bien fait. Porté par deux acteurs impeccables, une réalisation au service des sentiments des personnages, et une écriture sobre mais marquante, Room est un grand film. Dur, mais grand.

 

 

Tag(s) : #Films et dessins animés
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :