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Un film réalisé par Cédric Anger, avec :

Guillaume Canet : Franck

Ana Girardot : Sophie

Jean-Yves Berteloot : Lacombe

Patrick Azam : Tonton

Arnaud Henriet : Locray

Douglas Attal : Nono

(2014)

A la fin des années 70 dans l'Oise, un maniaque tue plusieurs auto-stoppeuses, et échappe à chaque fois à la police.

Et pour cause : il s'agit de Franck, un gendarme modèle à la vie sans histoires, qui perd pied petit à petit...

 

Inspiré de faits réels.

La prochaine fois je viserai le cœur, est un film que j'ai manqué lors de sa sortie au cinéma, mais que je m'étais promis de voir. Parce que j'aime bien Guillaume Canet, et parce que le sujet m'intéressait. Un sujet inspiré d'un réel fait divers survenu dans les années 70 en France, et qui pour ce que j'en ai lu, respecte l'histoire dans ses grandes lignes.

Le film ne cherche en rien à nous promener. Dès les premières scènes du film, nous assistons aux méfaits de notre criminel, et sont identité nous est dévoilée quasiment aussitôt. Il ne s'agit pas ici d'enquêter sur le « qui ». Le « qui », c'est Franck, un gendarme prometteur, apprécié de sa hiérarchie. Taciturne, pas forcément très joyeux, mais sans histoires aucune. Difficile de se l'imaginer en tueur impitoyable, et pourtant... Pendant près de 2h, nous vivons les choses à travers ses yeux. Nous le voyons aussi bien au travail, avec ses collègues, que dans sa vie privée, où il construit tant bien que mal une histoire avec la jeune fille qui vient faire son ménage. Et nous le voyons agresser, tuer, fuir... Pas étonnant qu'il fuit aussi bien les lieux : Franck est gendarme. Et non seulement cela, mais qui plus est, il enquête sur ces actes qu'il commet lui-même.

Si le film nous donne le coupable dès le début, il n'a pour but non plus de nous faire lanterner sur le « pourquoi ». Ici, point de psychologie poussée des personnages, qui expliquerait par A + B pour quelle(s) raison(s) Franck fait ce qu'il fait. Ce n'est pas le sujet. Il est ainsi, c'est tout. Seul le « comment » nous est expliqué, puisqu'on le voit agir, écrire ces lettres qu'il envoie à la police (« je suis un tueur, et en tant que tel, je vais tuer », écrit-il, ou encore « la prochaine fois, je viserai le coeur » quand l'une de ses victimes en réchappe), se servir de véhicules de location, etc... C'est tout ce que l'on a. C'est un jeune homme à la vie ordinaire, qui a une famille qui ne semble pas mauvaise, on imagine aisément qu'il n'a subi aucun traumatisme ni quoi que ce soit qui pourrait expliquer pourquoi il est devenu ainsi... On sait que cet homme (celui de la véritable affaire) a été déclaré irresponsable et est toujours dans un institut psychiatrique depuis les faits... On n'explique pas l'inexplicable, pourrait-on dire. En film, cela peut paraître frustrant. Dans la réalité, cela a surtout dû être horrible, pour ses proches. Parfois, le film -par le biais des autres gendarmes- amorce des semblants d'explications : homosexualité refoulée, impuissance... C'est très bref, et ce n'est pas ce qui nous intéresse ici, on le voit bien. On peut aussi simplifier en disant que Franck est fou, point.

Pendant environ 2h donc, le film nous propose une ambiance assez sombre, avec des images dans les tons gris. On ressent l'ennui, l'angoisse, l'urgence... tout ce que vit notre protagoniste. Car même s'il y a des personnages secondaires que l'on voit souvent (son petit frère, ses collègues gendarmes, sa petite amie...), c'est bel et bien Franck, qui est à l'écran la quasi-totalité du film. Et il faut dire que Guillaume Canet livre là une bonne performance. Après tout, il porte le film, littéralement. On ne comprend pas ce qui passe par la tête de son personnage, mais on comprend en quelque sorte les émotions qui le traversent... Et Canet rend très bien tout cela. Les scènes où Franck se flagelle, ou prend des bains d'eau glacée, sont assez marquantes. De même que le voir en tueur maladroit, qui manque ses victimes alors qu'en tant que gendarme, le tir, ça le connaît... Franck n'est pas le diable en personne, qui tuerait en partant dans un grand éclat de rire machiavélique. Il fait plus songer à une sorte d'adolescent retardé, mal dans sa peau et en colère contre tout. Cela ne le rend pas attachant à mes yeux (ce qu'il fait reste inexcusable), mais intéressant, par contre.

Rien n'est caché au spectateur. Nous allons suivre les faits et gestes de Franck, que ce soit dans l'intimité de son logis ou dans les bois, ou encore à la gendarmerie. Nous sommes témoins de tout ce qu'il fait, et pourtant une fois le film terminé, nous ne comprenons toujours pas... et je dois avouer que c'est aussi ce qui m'a plu.

Tag(s) : #Films et dessins animés
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