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Article sur la saison 1, ICI.

Après une première saison étonnante, Rectify revient pour une seconde saison tout aussi bonne, dont on ressort un peu chamboulée quand même. Bonne parce que malgré un rythme lent (peut-être un peu trop par moments, d'ailleurs...), on reste accroché, ça ne peut pas laisser indifférent. Parce que c'est bien joué, et tellement bien écrit, aussi... Il y a des scènes qui sont d'une rare intensité, à tel point qu'on a mal pour, et avec les personnages. Par exemple, cette dernière dispute entre Teddy et Tawney était tellement violente (dans l'idée, pas dans les gestes) !... Je pense à cette scène parce que c'est l'une des dernières de la saison, mais il y en a d'autres, ne serait-ce que toute la fin du dernier épisode, où l'on est forcé d'avoir la gorge nouée en voyant ce qui se passe.

Aden Young est en tête de liste, au rang des jeux les plus épatants de la série. Il est tellement bon que ce serait un crime de ne pas le citer en premier. On l'avait découvert l'an dernier jouant un Daniel perdu et en même émerveillé par tout ce qu'il découvrait après près de 20 années passées derrière les barreaux. Les petites choses autant que les grandes, le fascinaient, chose qu'on a du mal à imaginer, nous qui sommes si « habitués » à la liberté. Savoir si oui ou non il était coupable du meurtre qui s'est produit 19 ans plus tôt à la limite, ce n'était que secondaire en fait, même si on avait tendance bien sûr, à faire de Daniel quelqu'un de sympathique. Ce qu'on voulait, c'était nous montrer son retour à la vie normale et l'impact que cela avait sur ses proches. Comment il est perçu, alors que tout le monde on presque le croit coupable. Comment il avait tout à apprendre, finalement.

La saison 2 poursuit en ce sens puisque Daniel va plus ou moins faire des excès, comme s'il était encore un adolescent, mais dans un corps d'adulte. Son comportement incompréhensible parfois va mettre ses proches dans des situations délicates. Sa mère ou sa sœur qui lui vouent un amour inconditionnel seront touchées, de même que son beau-père ou ses demi-frères. Tout tourne autour de lui, de ce début de saison où on reprend directement à la fin de la première, quand il est battu à mort et laissé en piteux état, à la fin où il se voit offert un deal : avouer le meurtre et ne plus jamais revenir au pays ou persister dans son innocence et refaire de la prison. Choix difficile qui là encore, aura forcément des répercussions sur son entourage... Daniel apparaît aussi plus contrasté qu'avant, peut-être moins sympathique et encore plus complexe. Les flashbacks nous montrent les horreurs subies en prison ou l'ami qu'il a pu s'y faire (très bel épisode que celui où il va rencontrer la mère et le frère de ce dernier), et le présent nous le montre à la dérive, comme s'il était en pleine crise d'adolescence, vu qu'il n'en a pas eu une normale. En tout cas cela reste un personnage passionnant, et ses turpitudes tiennent en haleine, surtout qu'Aden Young est vraiment bon dans ce rôle !

Sa sœur Amantha, prend un tournant aussi en essayant un peu de penser à elle, à sa vie sans son frère (même si évidemment elle reste très présente pour lui). Elle a envie de faire ses choix, de vivre tout simplement. Jusque là elle n'a vécu que pour son frère, persuadée de son innocence et avançant avec cette seule certitude. Il est temps maintenant de faire le point et d'avancer autrement. Leur mère est présente également, quoi qu'un peu déroutée (et on le sera à moins) par ce fils de près de 40 ans, qui découche la nuit comme un ado et disparaît des jours durant... On imagine sans peine combien ce doit être difficile pour elle de gérer cela. Comme elle l'avoue à un moment donné, c'est aussi qu'elle n'espérait, ne croyait même plus qu'un jour il sortirait... C'est là aussi, où Rectify fait mouche : il arrive, sans violons ni scènes tire-larmes, à nous faire intensément ressentir les sentiments qui habitent les personnages, alors même qu'on ne peut pas imaginer ce qu'ils traversent, en soi. Pourtant on compatit et on est touché, parce que tout ceci est écrit avec une justesse rare, et avec beaucoup de pudeur aussi. Avec un sujet pareil il aurait été facile de partir dans la surenchère à tous points de vue et pourtant ici non, c'est soft, et c'est juste. C'est vraiment une grande qualité qu'a Rectify. Ça et ses images qui rendent l'histoire nostalgique et retranscrivent bien l'ambiance quotidienne de cette petite ville, contrastant ainsi avec l'incroyable histoire de Daniel. C'est fou comme sous ses dehors calmes et son rythme lancinant, Rectify peut être d'une violence sourde qui laisse bouche bée...

L'histoire de Tawney et de Teddy prend aussi pas mal de place, ce qui est normal puisque le rapprochement entre Tawney et Daniel à la saison précédente a nécessairement nuit à son couple. Là aussi je trouve cela très juste, même si parfois le manque de réaction -de vraie réaction- de Tawney me semble un peu abusé. Mais on ne peut pas rester de marbre devant ce qui se joue sous nos yeux, c'est certain.

Je pourrai parler comme cela durant des pages, mais au font j'ai déjà tout dit. Rectify est une série des plus poignantes qui est malheureusement trop peu connue je pense, mais qui mériterait de l'être davantage. Ce n'est pas si souvent, qu'on peut voir de telles pépites, après tout.

Tag(s) : #Séries occidentales
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