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Un film de Josiane Balasko, avec

Josiane Balasko : Nénette

Michel Blanc : Paul

Françoise Lépine : Françoise

Grégoire Baujat : Maxime

Brigitte Roüan : Véronique

(2013)

 

Nénette a 60 ans, mais dans sa tête, elle n'en a même pas dix. Lorsque sa mère, qui s'est toujours occupée d'elle, décède, Nénette est placée en maison de retraite.

Elle s'en échappe et décide 'aller retrouver son père qu'elle n'a jamais connu. À l'adresse qu'elle avait, son père n'est plus là et pour cause : il est mort depuis longtemps. Par contre son fils Paul, pharmacien de son état, est bien présent. Cet homme colérique et égoïste n'est pas enchanté à l'idée de se découvrir une demi sœur...

 

Petite comédie sans prétention, Demi sœur va ravir tout d'abord les fans de Michel Blanc et/ou de Josiane Balasko, ainsi que les cœurs tendres et bons publics. Objectivement, les autres peuvent passer leur chemin : ils n'y trouveront probablement pas leur compte. Pour ma part j'ai passé un chouette moment devant ce film, j'ai même été touchée à quelques moments... J'ai ri aussi. J'en garde un bon souvenir, même si ce n'était pas un chef d'oeuvre.

On va suivre pendant 1h30 le parcours de Nénette, cette femme pas comme les autres qui va en peu de temps perdre sa mère, s'enfuir de la maison de retraite où elle était placée, retrouver l'adresse où vivait le père qu'elle n'a jamais connu, se découvrir un frère, et dans la foulée, décider de rester avec lui. Ouf. Mais ce que j'ai apprécié par-dessous tout dans ce film je crois, c'est qu'il est sans condescendance, et que le rire provoqué n'est jamais moqueur. On a bien quelqu'un de retardé mentalement, mais jamais -enfin je trouve- le film ne pose un regard de pitié sur ce personnage. Au contraire, finalement celui qui fait de la peine, c'est bien Paul, qui est un être aigri et seul. Finalement c'est ce principe déjà vu au cinéma de la personne qui rend l'autre meilleur. Et de la même manière, on rit par moments, mais ce n'est jamais moqueur et encore moins méchant. Pour autant le film n'est pas là pour être un documentaire ni une leçon de morale, ou quoi que ce soit dans ce genre là : c'est vraiment une comédie avec du sentimentalisme parfois naïf, mais jamais Demi sœur ne se prend pour ce qu'il n'est pas. En un mot c'est un film simple, et c'est sûrement pour cela qu'il est appréciable.

Michel Blanc a de l'expérience dans les rôles de râleurs compulsifs, il est vrai. Son personnage, Paul, est un homme seul -brouillé avec son fils, comme on finit par l'apprendre-, colérique, égoïste, etc... Il n'y a pas grand chose à sauver chez lui quand on le rencontre, et d'ailleurs on le voit tout de suite puisqu'à l'arrivée de Nénette, sa première réaction est de vérifier qu'elle ne peut pas mettre la main sur son héritage ! Comme si c'était cela qu'elle était venue chercher... Il va changer à son contact, mais pas grâce à la candeur et à la gentillesse de celle-ci comme on aurait pu le croire, mais suite à un incident. En effet Nénette lui fait prendre de la drogue, sans qu'aucun des deux en ait conscience. Paul change durant plusieurs heures, sous cette influence un peu cousue de fil blanc il est vrai, mais qui donne lieu à de jolies scènes, donc on pardonnera quand même cela. C'est aussi là qu'on voit comment il pourrait être, s'il arrêtait un instant d'être égoïste et râleur. Il devient soucieux des choses et des gens, gentil, affectueux... C'est un total revirement, encore une fois un peu facile, mais dont le résultat est chouette. Les moments à la plage sont mignons, et ceux dans la maison de son ex-femme sont amusants. Et puis Michel Blanc est un acteur que j'apprécie beaucoup, et qui ne cesse de se bonifier en vieillissant. Je garde en tête son visage lors d'une scène sur la fin, quand il sourit sincèrement, car cela m'a beaucoup touchée.

Josiane Balasko a réalisé ce film, en plus d'en tenir le rôle titre. Rôle qu'elle tient d'ailleurs à merveille, il me semble. Elle est dans l'excès dans ses réactions (la joie comme la tristesse), mais cela ne peut pas vraiment choquer ni gêner car son personnage est encore un enfant, et un enfant ne connaît pas de limites dans ses réactions, finalement. Elle est drôle, et comme je l'ai dit, c'est un rire bienveillant qu'elle suscite. Et puis elle est touchante, aussi. Je n'avais jamais vu Balasko que dans des rôles de femme dure ou plutôt grande gueule, la plupart du temps, alors c'est une découverte, en un sens. Et j'ai apprécié la voir ainsi, non seulement cela changeait, mais en plus elle le faisait très bien ! Et puis on ne peut que l'aimer, Nénette, avec ses envies de vivre avec son frère Paul, sa tortue Totoche, ses sourires et sa joie de vivre à toute épreuve...

L'alchimie entre Blanc et Balasko, ces deux vieux copains dans la vie, est là en tout cas, et c'est probablement aussi grâce à elle que certaines scènes sont si émouvantes... C'est aussi pour cela que l'on pardonne un scénario qui use parfois de grosses ficelles. Après tout peu importe si c'est facile : du moment que cela touche, c'est bien le principal, non ? En dehors d'eux par contre, on ne retiendra réellement aucun autre personnage ni acteur. Le fils de Paul est un personnage assez caricatural, sans parler de sa mère et de son beau-père... Même le groupe de musiciens rencontrés à la rave semble un peu sorti de nulle part... Mais je n'en ai pas été étonnée : avec un tel synopsis et vue la bande annonce, je m'attendais à ce que les choses tournent autour du duo principal, et ce fut bel et bien le cas. Cela reste un moment sympathique, et je ne regrette pas de l'avoir vu.

Tag(s) : #Films et dessins animés
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